L'éditeur du Globe and Mail annonce que le quotidien imposera prochainement des frais à ses lecteurs pour son contenu en ligne, et demande à des employés de prendre des vacances non payées alors que le journal tente d'augmenter ses revenus.

Phillip Crawley a indiqué que le journal avait décidé d'ériger, à partir de l'automne, un mur payant qui forcera les lecteurs à défrayer un certain montant après avoir atteint un nombre non spécifié d'articles.

«Je crois qu'il y a une tentative générale d'aller vers la facturation pour le contenu, a-t-il indiqué. Cela ne veut pas dire que tout sera fermé parce qu'il y a un mur payant cumulatif, cela signifie que si vous consultez plus d'articles qu'un certain nombre, vous allez payer pour avoir le privilège de le faire.»

Selon M. Crawley, le journal prévoyait déjà d'instaurer un mur payant pour le contenu de sa section Report on Business cet automne, mais «alors que nous nous penchions davantage là-dessus, nous croyons que le temps est venu de plonger».

Le Globe a passé la dernière année à étudier des stratégies similaires mises en place au sein de journaux comme le Financial Times de Londres, le Wall Street Journal et le New York Times. Au Canada, Postmedia a commencé à expérimenter avec un modèle de mur payant «cumulatif» au sein de certains de ses journaux l'an dernier et le mettra en place chez ses autres publications. Torstar, le propriétaire du Toronto Star, a déjà commencé à exiger des internautes qu'ils défraient un montant pour les articles en ligne du quotidien Hamilton Spectator.

Le Globe and Mail affine encore les détails de la structure de prix et M. Crawley n'a pas voulu donner d'indications supplémentaires sur la manière dont le système fonctionnera.

«Le modèle traditionnel des revenus est clairement en train de changer. Au cours des 10 dernières années, nous avons remarqué une forte hausse des revenus publicitaires en ligne, mais nous n'avons pas constaté d'amélioration du côté des abonnements; il s'agit donc d'une zone relativement inexplorée pour nous.»

La direction du média a également laissé entendre jeudi lors d'une rencontre qu'elle était à la recherche de volontaires pour prendre des semaines de congé sans solde pendant les mois d'été, moins occupés.

Selon M. Crawley, le journal espère que l'équivalent de 80 employés, ou 10 pour cent de sa main-d'oeuvre, se prévaudra de cette option. Si la cible n'est pas atteinte, ajoute-t-il, la direction envisagera d'autres solutions, comme les congés sans solde involontaires.

Au dire de Sue Andrew, responsable de l'unité syndicale au sein de la Southern Ontario Newspaper Guild, les volontaires disposent d'une semaine pour se porter candidats et pourront choisir la durée de ce congé bénévole.

«Nous appuierons tous les efforts nécessaires pour éviter les mises à pied», a-t-elle déclaré, une option qui est écartée par M. Crawley.

L'annonce survient alors que le secteur des médias continue de faire face à des revenus de sources traditionnelles en baisse, comme les publicités et les abonnements.