CBC/Radio-Canada a refusé de retirer de son site web sa réplique aux attaques de Quebecor, vendredi. De nouvelles poursuites en diffamation impliquant les deux géants de la radiodiffusion sont de plus en plus vraisemblables.

Au moment où, à Ottawa, un comité parlementaire étudie le respect de la Loi sur l'accès à l'information par la société d'État, les relations s'enveniment entre celle-ci et Quebecor, propriétaire du Journal de Montréal, de TVA, de Vidéotron et de la chaîne Sun News, notamment.

Le diffuseur public reproche à l'entreprise montréalaise de mener contre elle une campagne de dénigrement par l'entremise de ses salles d'information. Quebecor accuse pour sa part CBC/Radio-Canada de manquer de transparence en refusant de rendre publiques des centaines de pages de documents que réclament ses journalistes en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

La veille de la comparution du PDG de Quebecor en comité parlementaire, la semaine dernière, la société d'État a publié sur son site web un texte intitulé: «Ce que Quebecor ne vous dit pas quand elle attaque le radiodiffuseur public». On y souligne entre autres que l'entreprise a reçu «plus d'un demi-milliard de dollars des contribuables en subventions et avantages directs et indirects au cours des trois dernières années, et ce, sans rendre de comptes aux Canadiens».

Elle l'a aussi accusée d'avoir, par l'entremise de son patron, Pierre Karl Péladeau, envoyé plus d'une douzaine de lettres au premier ministre et à d'autres membres du gouvernement pour se plaindre que Radio-Canada n'achetait pas suffisamment d'espace publicitaire dans ses journaux.

Quebecor a répliqué par une mise en demeure, dans laquelle elle a sommé la société d'État de retirer le texte de son site web et de s'excuser. «Ces informations sont fausses, incomplètes et diffamatoires», a écrit le directeur des affaires juridiques de l'entreprise. Elles «ont été diffusées avec l'intention évidente par Radio-Canada de nuire à la réputation de Quebecor».

CBC/Radio-Canada a fait connaître sa réponse, vendredi: «Notre cliente n'entend pas donner suite à votre demande, peut-on lire dans la lettre émanant de son service juridique. Toute procédure [...] serait jugée sans fondement et vigoureusement contestée.»