Quentin Tarantino avait envie de plus de détails, de descriptions, de scènes. Alors, il a repris le scénario de son film Il était une fois à Hollywood et en a fait une adaptation en roman.

Le résultat ? Une brique de plus de 400 pages ultra-vitaminées, pour ne pas dire sur les stéroïdes, du long métrage sorti il y a deux ans. C’est touffu, charnu, abondant.

Tarantino saisit une scène, un court passage du film, pour en faire une exploration détaillée. Il parle beaucoup de cinéma mondial, autant de François Truffaut que de Kurosawa ou de George Cukor, de Paul Newman que de Bruce Lee. Il a une fascination pour le film suédois Je suis curieuse – Édition jaune de Vilgot Sjöman.

Un exemple de cette recherche de l’absolu : lorsque le personnage de Rick Dalton (Leonado DiCaprio) découvre que son voisin est Roman Polanski, il décortique de long en large le film Rosemary’s Baby. On quitte alors l’action pour l’analyse. Il ne se passe plus grand-chose durant des pages.

Comme dans le film, Rick Dalton, son double Cliff Both (Brad Pitt) et Sharon Tate (Margot Robbie) sont au cœur du récit. Mais Tarantino ajoute des scènes coupées au montage du film. Comme l’histoire se passe en 1969, le ton est très macho, sexiste, gore. Ici, Cliff est pratiquement un tueur en série. Certaines scènes sont plus explicites.

La traduction est farcie de « Il se tapait des nanas », « Je veux ma thune » et « dégaine de sensass ». C’est bien, mais nous avons préféré le film.

André Duchesne, La Presse

Il était une fois à Hollywood

Il était une fois à Hollywood

Fayard

416 pages

6/10