Casque de sécurité et genouillères : Frisson l’écureuil a tout prévu pour les aventures qui l’attendent en bas de son arbre à noix. Enfin… presque tout. Il n’a pas prévu les amis qu’il se fera en chemin. Avec Frisson l’écureuil en bref, l’autrice et illustratrice Mélanie Watt revient cet été avec un neuvième album de la série de renommée internationale. Entrevue en trois points.

Frisson l’écureuil, plus pertinent que jamais

Du haut de son arbre, Frisson l’écureuil surveille les intrus potentiels. En plus des extraterrestres et des bûcherons qu’il redoute, le rongeur a peur de la saleté et de Maurice le microbe. Avec son masque de plongée, sa tenue antipoussière et ses gants en caoutchouc, Frisson est au goût du jour.

« À l’époque, quand je travaillais sur les premiers tomes de Frisson, c’était un personnage exagéré parce qu’il était hyper sécuritaire, se rappelle Mélanie Watt. Aujourd’hui, on dirait qu’il n’est pas si exagéré que ça. » L’autrice prévoit-elle chaque petit détail comme le fait son personnage Frisson ? Pas tout à fait. « Mais j’aime savoir ce qui s’en vient », admet-elle en rigolant.

Presque huit ans après son dernier album, Mélanie Watt voulait faire revivre Frisson. « Je le trouvais encore pertinent », souligne-t-elle.

Au fil des années, les aventures du rongeur sécuritaire lui ont valu de nombreux prix littéraires, dont le Libris et le Blue Spruce.

PHOTO FOURNIE PAR MÉLANIE WATT

La Québécoise Mélanie Watt publie un neuvième album de la série Frisson l'écureuil. Le premier a paru en 2006.

Frisson l’écureuil à travers les cultures

Traduits en 23 langues et vendus à plus de 1,5 million d’exemplaires, les albums de Frisson l’écureuil rejoignent les enfants de partout dans le monde. Les deux thèmes centraux de la série, la peur et l’humour, sont universels, selon Mélanie Watt. L’avertissement en début de livre donne d’ailleurs le ton : « Frisson l’écureuil vous prie de ne pas lire ce livre dans la salle de bains. »

L’autrice croit que ses albums permettent aux jeunes lecteurs de se changer les idées, mais aussi de réfléchir à leurs craintes. « Les enfants peuvent remettre en question les peurs de Frisson et ouvrir des dialogues », dit-elle.

Pour Isabelle Montésinos-Gelet, professeure titulaire à la faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal, la force de Frisson est d’être un animal aux caractéristiques et intérêts humains. « La question du sexe et de l’ethnie ne se pose pas », souligne-t-elle.

Frisson l’écureuil surprend malgré lui

Avec ses listes et ses plans, Frisson veut déjouer les imprévus. Mais pour le lecteur, impossible de deviner ce qui l’attend à la prochaine page. Selon Mélanie Watt, la structure imprévisible des aventures de Frisson retient l’attention fuyante de certains enfants. « Je suis peut-être un petit peu comme ça », admet-elle en riant.

En plus de se voir chez les enfants d’âge préscolaire et primaire, l’engouement pour Frisson l’écureuil peut se poursuivre plus tard, soutient Isabelle Montésinos-Gelet. « Non pas pour lire, mais pour écrire, dit-elle. Ils peuvent reproduire des procédés humoristiques comme le fait Mélanie Watt, qui est très douée pour ce qui est de ces procédés. »

Mélanie Watt a d’ailleurs un conseiller en matière d’humour : son fils. « J’ai un nouveau critique à la maison et il a 5 ans ! s’exclame Mélanie Watt. Il m’aide aussi à dessiner. » Les microbes qui apparaissent au bout du crayon de son fils portent toujours leur masque.

Peut-on s’attendre à d’autres aventures de Frisson ? Mélanie Watt répond que oui. « Il y aura de plus en plus de dialogues et de personnages », glisse-t-elle.

Frisson l’écureuil en bref

Frisson l’écureuil en bref

Éditions Scholastic

Dès 3 ans