Vincent Léonard et Sébastien Dubé, les deux hommes derrière Les Denis Drolet, vont laisser pour la première fois leurs personnages de côté et monteront sur la scène du Zoofest, dès demain, pour raconter l'histoire des Denis en chansons. Le 21 juillet, le duo animera également, pour la première fois, un gala Juste pour rire. Voici les chansons qui ont marqué les grands moments de la carrière de ces deux hommes en costume brun.

Touch Me de Samantha FoxLe petit Vincent et le jeune Sébastien deviennent des amis dès la troisième année du primaire, parce qu'ils partagent un amour pour les lutteurs: «Aussi simple que ça.» D'après eux, leurs différences sont déjà leur force. Sébastien Dubé, qui n'a pas encore de barbe, est un comique avec de l'aplomb et déjà un amateur de Rock et Belles Oreilles et de Plume. Le calme et studieux Vincent Léonard, qui vient de déménager de la campagne à Saint-Jérôme, n'a, quant à lui, pas encore les connaissances humoristiques et musicales de son ami... mais ce n'est qu'une question de temps. Touch Me de Samantha Fox est la chanson qui leur rappelle cette période de leur vie. «À 8 ans, nous avions fait un échange de cadeaux. Seb m'a donné deux mauvais 45 tours genre Rick Astley et celui de Samantha Fox. Je lui ai échangé ça contre un ring de lutte et quelques-uns de mes lutteurs. Je voulais tellement avoir Samantha Fox à la maison», explique Vincent Léonard.

Faux dur de Plume

Leur enfance est portée par deux hommes qui deviendront leurs mentors, Plume et Claude Meunier. «Claude Meunier, s'il n'avait pas existé, on n'existerait pas. Plume et Claude, dans des moments tough, ils nous ont tenus en vie», explique Vincent Léonard. Il ajoute: «Au secondaire, j'ai déménagé à Mont-Laurier. Il y avait trois heures de route qui nous séparaient [Sébastien et lui]. J'étais bon à l'école, mais j'ai manqué 80 jours d'école à cette époque-là. Pour descendre à Saint-Jérôme, voir Sébastien, où nous écoutions du Plume et du Ding et Dong ensemble. Ça nous a bâtis.» Faux dur (et... trouble-fête), de Plume, est la chanson qui leur vient en tête lorsqu'ils parlent de leurs idoles: «Une toune où tu vois à quel point Plume est un grand auteur. L'histoire, la manière de la chanter, il est incroyable. Et on transmet notre amour pour lui à nos enfants», dit Sébastien Dubé.

À la volonté du peuple des Misérables

En sixième année, ils décident de jouer dans la ligue d'improvisation de leur école. Le comique Sébastien parce qu'il en a envie. Le timide Vincent parce qu'il y a de la pizza gratuite. Ils y découvrent le «trip de gang» et, au secondaire, ils continuent à faire de l'improvisation, en plus de participer à des créations théâtrales. À la maison, ils écoutent en boucle Les misérables, «parce que ça nous faisait vraiment rire». Les fans de Plume finissent même par attraper le virus des comédies musicales. À l'école et avec une troupe de théâtre, ils jouent dans GreaseLe roi lion, Carmen JonesNapoléon de Serge Lama et...  Les misérables. «Nous avons toujours été un mix de tout ça: on écoutait du Plume et du death metal, mais aussi Les misérables. C'est encore un peu ce que nous sommes aujourd'hui: il y a une fragilité, une sensibilité dans ce qu'on fait. Un truc enfantin. Mais en même temps, on peut grafigner et être très méchants», dit Sébastien Dubé. Pour définir leur adolescence, ils ont choisi une chanson des MisérablesÀ la volonté du peuple, parce que «ça se prend au sérieux, ça n'a pas de crisse de bon sens. Comme nous, à cette époque».

Une gomme en bois des Denis Drolet

Élèves au cégep de Sainte-Thérèse, les deux gars qui «tripent sur Gauvreau» s'amusent à faire des exercices de style, de l'écriture automatique, notamment. Par exemple, ils ont 30 secondes pour changer les paroles du Pic-bois de Beau Dommage. «Il fallait que ça rime. Ça donnait n'importe quoi, mais on riait tellement.» Pendant les matchs d'improvisation, ils remarquent de plus en plus qu'ils ont un langage et un univers communs. Ils créent finalement Les Denis Drolet, qu'ils présentent en audition à l'École nationale de l'humour, «en costume brun avec des chansons et du texte comme aujourd'hui». Ils sont acceptés et ils passeront leurs études à mettre au point ce duo. Leur chanson Une gomme en bois a été écrite pendant leurs études et, encore aujourd'hui, c'est celle qu'ils interprètent en rappel.

Fantastique des Denis Drolet

Après leur sortie de l'École nationale de l'humour en 2000, les Denis Drolet n'ont pas eu un succès instantané: «Nous faisions des apparitions télé, mais c'était très mitigé comme accueil. Certaines personnes n'aimaient pas ce que nous faisions, parce que nous étions beaucoup à gauche, très marginaux.» Et puis, ils sont invités à l'émission Fun noir, animée par Normand Brathwaite. Et ils sont réinvités. Et encore, et encore. «Normand est un personnage important dans notre carrière. Il nous invitait sans arrêt, entre autres dans des galas Juste pour rire, malgré nos flops», dit Vincent Léonard. «C'était les gens du milieu qui nous aimaient. Les Véro [Cloutier], Normand [Brathwaite], Guy A. [Lepage] capotaient sur Les Denis. Mais pas le public. C'est grâce au milieu que nous avons une carrière. On faisait des galas Juste pour rire et ça ne levait pas. Mais en coulisse, les humoristes pleuraient de rire et nous disaient qu'on faisait des chefs-d'oeuvre», ajoute Sébastien Dubé. Leur chanson Fantastique fut finalement leur premier «vrai succès commercial».

Robot de slush des Denis Drolet

Les Denis Drolet ont beaucoup de bons souvenirs de festivals. Entre autres, en 2016, lorsqu'ils ont coanimé un gala Juste pour rire avec Dominic et Martin. Ce même été, ils ont aussi présenté au Zoofest - sous de fausses identités - le spectacle Silver et Coloidstartz, dans lequel ils étaient masqués et méconnaissables: «Un maudit beau trip.» Ils sont particulièrement fiers d'animer un gala Juste pour rire, le 21 juillet, et cette fois-ci sans coanimateurs: «J'ai un feeling que ça va marquer notre carrière. C'est un terrain de jeu parfait pour Les Denis Drolet», dit le Denis barbu. Ils présentent également Les Denis - Leur histoire en chansons au Zoofest, dès demain, et ce, sans incarner leurs fameux personnages. «Nous faisons presque plus de musique et une partie de nos fans tripent sur nos chansons. On va donc décrire notre histoire, à la guitare, avec surtout des chansons inédites», explique Sébastien Dubé. Parmi les chansons inédites qu'ils présenteront, il y aura Robot de slush, «qui aurait facilement pu se retrouver sur un album».

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Les Denis - Leur histoire en chansons, les 5, 6, 12 et 13 juillet, au Studio Hydro-Québec du Monument-National.