Illustre inconnue au Québec, la chanteuse française Claire Denamur a enregistré son deuxième album à Montréal: Vagabonde, lancé il y a près d'un an. Âgée de 28 ans, l'auteure-compositrice-interprète le présente aux Francos ce mardi, 22h sur la scène Desjardins, et mercredi, 19h, au Club Soda en première partie de Marie-Pierre Arthur.

1 Lorsque vous chantez en anglais, vous n'avez pas l'accent... français. D'où vient cette affinité avec l'Amérique du Nord?

Claire Denamur: En 1989, mon père nous avait tous embarqués pour le Canada. De ma petite enfance, j'ai des souvenirs d'arbres et de forêts. Très tôt, donc, j'ai appris l'anglais à l'école et j'ai vécu la double culture. Puis, notre famille a été transplantée dans une communauté franco-américaine dans l'État de New York. Aujourd'hui, nous sommes tous en région parisienne. Cela explique mes affinités avec Montréal: je n'y remarque pas d'hostilité particulière entre anglophones et francophones.

2 Votre deuxième album est-il celui de votre vraie naissance artistique?

C.D.: J'ai fait un premier album (sans titre) en 2009, il était très différent. Après quoi j'ai négocié un virage volontaire à 180 degrés: Vagabonde, je l'ai vraiment mûri, j'avais envie de dire des choses particulières et bien précises. Évidemment, les thèmes sont toujours les mêmes dans la chanson. Ce qui change, ce sont les personnes qui les abordent différemment. Je constate néanmoins que les barrières et les frontières s'effondrent, que nous sommes de plus en plus citoyens du monde. Je suis très excitée par le soulèvement en cours au Québec.

3 Pourquoi avoir choisi le réalisateur Jean Massicotte et un personnel de musiciens exclusivement montréalais?

C.D.: Je cherchais des réalisateurs, et son agent français a organisé la rencontre. Jean est un sage malgré son jeune âge. Il a médité toute sa vie, et a une vision des choses vraie et juste. Musicalement, nous sommes sur la même longueur d'onde. Nous avons eu envie d'aborder le côté nord-américain de la chanson tout en évitant le premier degré, les clichés. D'où le choix de musiciens montréalais. Je reste convaincue qu'il y a de très bons musiciens en France, mais la musique d'Amérique du Nord vibre davantage à Montréal. Évidemment, tout ce monde est très occupé, je viens à Montréal avec une formation plus rock. On lâche les chiens, quoi!