Mine de rien, Tangerine Dream a 45 ans de carrière derrière la cravate. Dans les faits, TD est avant tout le véhicule musical aux multiples vies de l'Allemand Edgar Froese auquel se sont greffés d'innombrables musiciens, dont son propre fils Jerome.

Après avoir participé à des spectacles multimédias à Berlin aussi bien qu'à la résidence espagnole de Salvador Dali en 1967, le guitariste Froese a fondé Tangerine Dream dont allait faire partie brièvement Klaus Schulze, un autre pionnier de la musique électronique teutonne qu'affectionnait tellement Jacques Languirand. En avril 1977, Montréal a pu voir le Tangerine Dream classique, sans doute la formation la plus stable de l'histoire du trio: Froese, Christopher Franke et Peter Baumann. À vrai dire, il n'y avait pas grand-chose à voir, sinon des machines aux boutons lumineux derrière lesquelles se cachaient les trois Allemands. N'empêche, les effluves de gazon aidant, tout le monde à Wilfrid-Pelletier tripait sur ces nappes de synthés qui nous semblaient terriblement avant-gardistes.

Tangerine Dream est revenu nous voir à quelques reprises, notamment sur la scène flottante de La Ronde par un beau soir de septembre 1988, mais depuis, le groupe emblématique de la vague allemande des années 70 a beaucoup été associé à la musique de film et, plus récemment, à la relecture de son oeuvre.

Demain, ils seront six sur scène, dont Froese, à jouer des claviers, de la batterie, des instruments à vent, de la guitare, du violon et du violoncelle.