Sept ans après sa dernière visite aux Francos, Émilie Simon avait revêtu ses habits les plus rock hier soir pour retrouver ses fans au Club Soda. Portée essentiellement par un batteur sans pitié et un guitariste inspiré, elle a offert un spectacle des plus énergique.

Du coup les textes plutôt mélancoliques de son plus récent album, Mue, prenaient parfois des airs de fête, notamment avec Menteur, premier extrait dansant qui a fait malheur dans l'Hexagone.

 resque tous les morceaux de ce changement de peau simonien y sont passés: Perdue dans tes bras, Des larmes, Paris j'ai pris perpète, The Eye of the Moon...  

Elle a aussi présenté Encre, «que j'ai écrite à Montréal en vacances chez une amie», a-t-elle confié. Après un début placé sous un soleil sud-américain, la pièce a vite pris elle aussi un envol endiablé.

De sa voix parfois tremblante, elle a beaucoup chanté en anglais. Sorcière, dans une intro seule à la guitare, elle s'est faite envoûtante. Féline à d'autres moments et soudainement country, en rappel, avec Wicked Games de Chris Isaak.   

Un spectacle bien cadencé, bellement éclairé et accompagné d'excellents musiciens où la chanteuse a touché toutes les émotions de son coeur qui tombe, toutes les nuances d'amours fragiles vécus sous les étoiles de Paris. 

En première partie, Jérôme Minière avait mis une table toute en dentelles avec ses nouvelles chansons. Des histoires simples et vraies, drôles et touchantes, jouées à deux, avec son complice Denis Ferland. Avec des mots bons, deux hommes habiles et quelques machines, on peut faire orchestre.