Ce fut une année de retour en salle pour la culture. L’occasion de voir et d’apprécier, au cinéma, un film à grand déploiement comme l’adaptation de Dune de Denis Villeneuve ou, en personne, la fabuleuse expo Riopelle au Musée des beaux-arts de Montréal. Mais il n’y a pas eu que des hauts… Retour sur des bons coups, des coups de cœur et une controverse.

Le défi relevé

Dune de Denis Villeneuve

Il était attendu avec une brique et un fanal par les admirateurs de Dune, la bible de science-fiction de Frank Herbert, réputée inadaptable au cinéma. De l’avis général, le cinéaste québécois Denis Villeneuve a relevé le défi avec brio, réalisant l’un des films les plus réussis de l’année grâce à une mise en scène élégante, majestueuse et spectaculaire. Dune est un blockbuster d’auteur dans le meilleur sens du terme. Un film à grand déploiement, épique, ambitieux, portant la signature esthétique du cinéaste québécois, qui a aussi cosigné le scénario de la première partie du roman de Herbert. On a très hâte de voir la suite.

Le bon coup

La nomination de Rafael Payare à l’OSM

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Rafael Payare au concert d’ouverture de la saison 2021-2022 de l’OSM, le 14 septembre dernier

Rafael Payare a été nommé neuvième directeur musical de l’Orchestre symphonique de Montréal, et succède ainsi à Kent Nagano. Avec sa crinière hirsute à la Lenny Kravitz, son allure décontractée et son large sourire, le nouveau chef d’orchestre de l’OSM a une aura de rock star. Ce qui ne nuit sans doute pas à son statut d’étoile montante de la direction d’orchestre. Menu et gracile, à la fois expressif et délicat dans sa gestuelle sur le podium, le Vénézuélien de 41 ans est un showman flamboyant et charismatique, qui a déjà conquis les musiciens de l’orchestre et le public montréalais.

Le coup de cœur

Mille secrets, mille dangers d’Alain Farah

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Alain Farah, auteur du roman Mille secrets, mille dangers

Une journée de mariage aux rebondissements rocambolesques pour un roman à tiroirs brillant, Mille secrets, mille dangers d’Alain Farah est mon coup de cœur littéraire de 2021. J’ai été ému aux larmes par l’évocation du personnage de Myriam dévoilant son tatouage à son amie, future mariée, puis j’ai ri aux larmes, quelques pages plus tard, lorsque le père du personnage principal (l’alter ego de Farah) dit qu’il a des crampes intestinales chaque fois qu’il croise une tante dans son immeuble, à cause du mauvais œil. Plusieurs scènes de ce fabuleux récit semblent sorties d’un film de Xavier Dolan. Farah a accouché d’une œuvre majeure.

Plein la vue

Riopelle au MBAM

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

L’exposition Riopelle : à la rencontre des territoires nordiques et des cultures autochtones

L’exposition Riopelle : à la rencontre des territoires nordiques et des cultures autochtones, présentée au Musée des beaux-arts de Montréal, a jeté un nouvel éclairage sur la production des années 1950 et 1970 du grand Jean Paul Riopelle, en retraçant les voyages et les influences qui ont nourri son intérêt pour la nordicité et l’autochtonie. Près de 175 œuvres et plus de 200 artefacts et une vaste sélection de documents d’archives (photographies, vidéos et extraits de correspondances inédits) permettant de contextualiser la production de l’artiste québécois, exilé trois décennies à Paris. Une magnifique explosion de couleurs et de textures, comme des minéraux précieux qui auraient été coupés en strates. Majestueux.

La controverse

Le retour de Maripier Morin

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Maripier Morin

Le prochain long métrage de Mariloup Wolfe, Arlette !, mettra en vedette Maripier Morin dans le rôle d’une femme qui devient ministre de la Culture grâce au pouvoir de son image. Après avoir été dénoncée par Safia Nolin pour une agression physique et des propos racistes, Maripier Morin a fait l’objet d’enquêtes dans Le Devoir et La Presse révélant les témoignages de personnes qui lui reprochent des comportements semblables. Ce n’était donc pas, à l’évidence, un évènement isolé. Est-il trop tôt pour sa réhabilitation ? Ce sera au public d’en juger. Il reste que d’attribuer ce rôle à Maripier Morin plutôt qu’à une autre comédienne, au moment même où la controverse faisait rage, a été perçu par plusieurs comme une banalisation des gestes et paroles qui lui sont reprochés.