Michel Rabagliati devant la planche numéro 5, installée dans la ruelle Demers. On y reconnaît des militantes pour le droit de vote des femmes, un père Noël, un camelot vendant La Presse dont la manchette annonce la Coupe Stanley au Canadien. « Nous sommes dans une fantaisie historique, rappelle l'auteur. Ce n'est pas précis dans les dates. Certains éléments d'une même image peuvent être décalés de 12, 15, même 20 ans. » Chaque planche doit donc être lue comme un condensé d'époque.

Depuis les débuts de la série Paul, Montréal, ses lieux et ses attraits ont toujours eu une place importante dans l'oeuvre de Michel Rabagliati. Et pour cause ! Ce natif de Rosemont est un amoureux de sa ville. « Dans mes livres, il y a beaucoup d'architecture et d'amour pour la ville. Dès que j'ai eu 8 ou 9 ans, je sillonnais les rues sur ma bicyclette Mustang. Nous allions sur le mont Royal, à l'île Sainte-Hélène, sur le Plateau ou dans les grands magasins du centre-ville. »

Le choix de présenter l'exposition sur le Plateau Mont-Royal constitue aussi une référence directe à une partie importante de la vie de Michel Rabagliati. Dans son ouvrage Paul en appartement, l'histoire est celle d'un jeune couple qui emménage dans un logis à l'angle des rues Saint-Denis et Villeneuve. Comme c'est arrivé dans la vie du bédéiste et auteur. « Avec ma blonde, nous avons tellement sillonné ces rues dans les années 80 », se rappelle-t-il.

Voici le circuit complet du parcours. Partant de la station de métro Laurier, il vous mènera jusqu'au parc La Fontaine dans une diagonale nord-ouest/sud-est. Il faut suivre les stations en ordre numéral pour respecter la chronologie de l'histoire. « Nous quittons ici le circuit des librairies. Au lieu de consulter les pages d'un livre, on tourne les coins de rue, s'amuse l'auteur. Juste à voir les gens qui passent ici [l'entrevue a eu lieu à côté du métro Laurier], je suis convaincu qu'il y en a une gang qui n'ont jamais entendu parler de moi et qui vont découvrir mon travail. »

Comme le circuit Paul à Montréal constitue une oeuvre d'art public, nous avons demandé à Michel Rabagliati quelle était son oeuvre préférée dans la ville. Réponse : la sculpture Le malheureux magnifique de Pierre Yves Angers. « Au départ, elle se trouvait au métro Berri, et maintenant, elle est au coin de Sherbrooke et Saint-Denis. Elle punche ! Je pense qu'elle est maintenant à un endroit plus logique, car le personnage a les deux mains sur la tête au bas d'un édifice très haut, très lisse, comme si quelque chose pouvait lui tomber sur la tête. »

Photo François Roy, La Presse

Michel Rabagliati devant la planche numéro 5, installée dans la ruelle Demers.

Photo Martin Tremblay, Archives La Presse

Michel Rabagliati, natif de Rosemont, est un amoureux de Montréal. Plus jeune, il sillonnait notamment l'île Sainte-Hélène sur sa bicyclette Mustang.