L'artiste paysagiste Rick Leong a tiré profit d'un séjour en Équateur, l'automne dernier, pour créer huit grandes peintures à son retour à Victoria.

Dans El Camino, son sixième solo présenté à la galerie montréalaise Parisian Laundry, ses toiles verticales reflètent des émotions qu'il a ressenties pour la première fois dans la chaleur et la luxuriance équatoriennes.

En septembre dernier, Rick Leong est parti 10 jours en Équateur avec une quinzaine d'artistes du Canada, des États-Unis, du Royaume-Uni et d'Allemagne à l'invitation de ce pays coincé entre le Pérou et la Colombie. Il s'agissait d'un premier séjour en Amérique du Sud pour l'artiste de 43 ans qui a pris des photos durant son voyage, mais n'a fait aucun croquis.

« Je voulais profiter pleinement des moments que je vivais alors, dit-il en entrevue à La Presse. Et j'ai vécu là-bas bien des émotions. »

Les huit oeuvres accrochées dans la galerie dirigée par Jeanie Riddle et Megan Bradley sont comme un récit de voyage. Avec des peintures plus colorées que ses productions précédentes et qui transpirent l'humidité, la chaleur, l'exubérance végétale et la richesse culturelle de l'Équateur.

À la galerie Parisian Laundry, jusqu'au 11 juin.

Photo Guy L'Heureux, fournie par la galerie Parisian Laundry

Rick Leong s'est penché ici sur la luxuriance de certaines étendues équatoriennes, avec ses cocotiers, bananiers, bambous, rizières et fleurs multicolores. « Près d'une ferme, le jardin tropical ressemblait à un paradis tranquille, dit-il. J'aurais voulu rester là ! » L'artiste a peint un cobra qui ne semblait pas représenter un danger, se mouvant avec lenteur dans des branches. On trouve aussi deux figures sur la droite, qui rappellent les yeux que Rick Leong avait insérés dans des peintures précédentes. Pour exprimer, selon lui, que même la nature est vivante et possède son esprit propre...

Photo Guy L'Heureux, fournie par la galerie Parisian Laundry

En Équateur, Rick Leong a visité Manta, un village de pêcheurs. Une centaine de requins gisaient sur la plage et des manifestants protestaient contre l'ampleur de la pêche au requin dont la chair est exportée en Chine. L'artiste était choqué que des centaines de requins soient pêchés chaque mois alors que l'Équateur essaie de se doter d'une économie écotouristique. Il a peint un requin-marteau, un requin-renard et un requin blanc. Et a ajouté des pélicans bruns et des aigrettes, des espèces qui partagent la mer avec les requins entre Manta et les îles Galapagos.

RICK LEONG EN BREF

Né en 1973 à Burnaby, en Colombie-Britannique

Établi à Victoria

Maîtrise à Concordia en 2007

Collectionné par le Musée national des beaux-arts du Québec, le Musée des beaux-arts de Montréal, la Caisse de dépôt et placement du Québec et la Canadian Art Foundation.