Scènes de rue, portraits, intérieurs quotidiens de cafés américains dépeints avec une telle minutie que l'on croirait voir des photographies: à travers 50 tableaux, le musée Thyssen-Bornemisza présente à partir de vendredi à Madrid la richesse du courant hyperréaliste.

L'exposition Hyperréalisme, 1967-2012 explore l'évolution de ce style depuis sa naissance, à la fin des années soixante aux États-Unis, jusqu'à ses plus récentes incarnations.

Basant leur travail sur des photographies, les peintres hyperréalistes furent au départ dédaignés, considérés comme de simples copistes sans aucun talent artistique. Mais ce courant a finalement séduit le public.

«Nous utilisions tous des appareils photo, c'était une révolution. Nous n'étions pas censés utiliser des appareils, c'était mal vu», s'est souvenue Audrey Flack, qui en 1966 fut la première peintre hyperréaliste à être exposée au Musée d'Art Moderne de New York, lors de la présentation de l'exposition à Madrid.

Le musée Thyssen présente deux de ses oeuvres: Shiva Blue (1972-73), montrant des tubes multicolores de peinture, et Queen (1976), nature morte moderne composée d'une rose rouge, d'un quartier d'orange, d'une pièce de jeu d'échec et d'autres objets contemporains.

L'exposition rassemble les oeuvres de 28 artistes, dont certaines des peintures les plus célèbres de ce courant, comme l'autoportrait en noir et blanc de Chuck Close ou Les cabines téléphoniques laissant apparaître des silhouettes, de Richard Estes.

Divisée en quatre sections - Nature morte, Sur la route, Villes et Corps -, l'exposition durera jusqu'au 9 juin avant de s'installer au Museum and Art Gallery de Birmingham, au Royaume-Uni. Les tableaux avaient auparavant été exposés au musée Kunsthalle de Tübingen, dans le sud de l'Allemagne.