Après l'échec de Clash of the Titans, il fallait du courage ou de l'inconscience pour porter au grand écran un nouveau drame mythologique ou épique en 3D, non? Les artisans d'Immortals parlent plutôt de passion. Le génie visuel du réalisateur Tarsem Singh et la solidité tranquille du prochain interprète de Superman, Henry Cavill, ne sont pas étrangers à leur foi en ce projet.

La sortie d'Immortals sur les écrans se fera le 11 du 11e mois de l'année 2011. 11-11-11. Ça en jette sur une affiche.

«Ces dates-là n'arrivent qu'une fois par siècle et, comme la fin du monde est prévue l'an prochain, ce sera la dernière du genre. Ça va nous porter chance», s'amuse Mark Canton, producteur d'Immortals avec Gianni Nunnari. La Presse les a rencontrés à Los Angeles à quelques jours de la sortie de ce drame mythologique que Tarsem Singh a tourné dans les studios Mel's de la Cité du cinéma, à Montréal.

Un choix de réalisateur qui en dit long sur la volonté des deux hommes à l'origine de 300 : ils ne voulaient pas produire ce qui serait perçu comme «un autre film de sandales et épées». Ils voulaient se distinguer. Visuellement, entre autres. Le réalisateur de The Cell et de The Fall a, en ce sens, une signature unique. «Il sait apporter sa vision à tout ce qu'il fait. Il nous est arrivé avec une esthétique qui ferait d'Immortals un film différent», explique Gianni Nunnari.

Un film qui raconte comment Theseus (Henry Cavill), jeune homme au coeur pur aimé des dieux - dont Zeus et Athéna (Luke Evans et Isabel Lucas) - tient tête au despote Hypérion (Mickey Rourke) qui tente de libérer les Titans afin de régner sur le monde. Autour du héros, l'oracle Phèdre (Freida Pinto) et Stavros, un soldat qui a du mal à rester dans les rangs (Stephen Dorff).

Il était également important, pour les producteurs, d'avoir des têtes d'affiche dont la notoriété ne viendrait pas colorer les personnages principaux. Bref, ils désiraient, à quelques exceptions près, recruter des acteurs peu connus. Pour le rôle de Thésée, ils ont ainsi pensé à Henry Cavill. Un jeune Britannique qu'ils avaient remarqué dans la série télévisée The Tudors... bien avant qu'il ne soit pressenti pour incarner Clark Kent/Superman dans Man of Steel de Zack Snyder.

Passion contagieuse

Deux choses ont interpellé le comédien dans Immortals. D'abord, le fait d'avoir été pressenti. «Les gens ont l'impression que l'on choisit les projets. Le plus souvent, c'est l'inverse: on attend les propositions et on espère être choisi.» Puis, la passion de Tarsem Singh, « qui est contagieuse «.

Le réalisateur avait en effet des positions «originales» sur le récit: «Je suis un fan de mythologie, mais je ne voulais pas faire un film basé sur les légendes telles qu'on les connaît. Et puis, je voulais que les dieux soient jeunes. Après tout, si vous êtes un immortel et que vous pouvez choisir votre apparence, il n'y a aucune raison que vous ayez l'air vieux.»

Dans sa vision, Athena prenait l'apparence d'Isabel Lucas, frêle et blonde actrice que l'on a pu voir dans le deuxième volet de Transformers; et Zeus, celle de Luke Evans (Aramis dans The Three Musketeers et Apollon dans Clash of the Titans). Lequel, comme Henry Cavill et Freida Pinto, a apprécié la manière de faire de Tarsem Singh : «Quand vous créez un monde comme celui d'Immortals, vous devez pouvoir répondre à toutes les questions... avant qu'elles ne soient posées», commence-t-il.

«Pour nous aider à «voir» ce monde, Tarsem a dessiné un storyboard et a fabriqué des maquettes de tous les décors», poursuit Henry Cavill. «Et puis, nous jouions dans de véritables décors, entourés d'écrans verts qui serviraient, en postproduction, à «élever» l'Olympe, à élargir un paysage, etc.», ajoute Luke Evans. «Mais le plus rassurant, c'est que Tarsem a été, du début à la fin, le capitaine du navire: il avait le premier et le dernier mot», complète Freida Pinto, qui en était à sa première expérience dans un film à gros budget, Rise of the Planet of the Apes ayant été tourné après.

Han Solo

Aux côtés de ces trois figures principales, Stephen Dorff et Mickey Rourke. Le premier voit son rôle de Stavros comme «un Han Solo de la Grèce antique»: «Il est drôle, il livre les meilleures lignes. Et entre les prises, je pouvais flirter avec Freida «, rigole celui qui admet ne pas aller voir ce genre de films, ne pas être un fan du 3D (tourné en 2D, Immortals a ensuite été converti à la troisième dimension) et s'être préparé pour le rôle en faisant un régime et en travaillant ses pectoraux.

Pour le second, qui s'est cassé les deux bras (!) pendant le tournage - une chute et, le lendemain, un tir au poignet qui a mal tourné - le défi a été «de ne pas arriver en retard sur le plateau»: «Je ne veux pas me retrouver sans boulot pendant 13 autres années!», s'esclaffe l'acteur qui semble ne pas tenir en très haute estime «cette ville construite sur l'envie» qu'est Hollywood. Une ville où il a eu une réputation si mauvaise qu'à côté de lui, «Marlon Brandon avait l'air d'un prince de conte de fées». Mais, bon, il n'est pas (trop) amer : il y a bien des enfants terribles parmi les immortels!

Immortals (Les immortels) prend l'affiche le 11 novembre. Les frais de voyage ont été payés par Alliance Vivafilm.