L'avion transportant Ingrid Betancourt et des otages libérés par l'armée colombienne a atterri mercredi à l'aéroport militaire de Bogota. La ressortissante franco-colombienne a retrouvé sa mère et son mari à sa descente d'avion.

L'ex-candidate à la présidentielle colombienne, qui semblait en bonne santé, est apparue radieuse au moment de ces retrouvailles qui ont mis fin à plus de six ans d'éloignement. Les cheveux tressés, elle portait des bottes en caoutchouc, un pantalon noir serré et un gilet de camouflage.

>> Voyez notre sélection des photos de la libération d'Ingrid Betancourt.

Après Ingrid Betancourt, d'autres otages sont sortis de l'appareil.

L'otage franco-colombienne Ingrid Betancourt, les trois otages américains et onze militaires colombiens ont été libérés par l'armée colombienne mercredi lors d'une opération héliportée de l'armée, a indiqué le ministre au cours d'une conférence de presse.

«Je veux d'abord rendre grâce à Dieu et aux soldats de Colombie», a déclaré à la radio privée Caracol l'otage franco-colombienne Ingrid Betancourt, quelques heures après sa libération par l'armée.

«L'opération a été absolument impeccable», a ajouté Ingrid Betancourt. «Je crois (que ces libérations) sont un signal de paix pour la Colombie.»

Onze militaires colombiens, principalement des officiers, ont également pu retrouver la liberté lors de cette opération, menée dans la province de Guaviare, dans le sud-est de la Colombie, selon le ministre.

A Paris, la présidence française a confirmé à l'AFP la libération d'Ingrid Betancourt. «Oui, Ingrid Betancourt a été libérée», a déclaré un haut responsable au palais de l'Élysée.

«C'est une immense joie, une joie indescriptible. je n'arrive pas à y croire», a déclaré à l'AFP Lorenzo Delloye, le fils de l'otage franco-colombienne.

Le président français Nicolas Sarkozy a annoncé mercredi soir le départ «dans une heure» d'un avion de la République française avec la famille d'Ingrid Betancourt et le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner pour la Colombie, après la libération de l'otage franco-colombienne.

Madrid ressent une «énorme satisfaction» après l'annonce de la libération d'Ingrid Betancourt, a déclaré à l'AFP un porte-parole du gouvernement espagnol.

Selon le ministre colombien de la Défense, «les otages ont été libérés lors d'une opération de l'armée au cours de laquelle il a été possible d'infiltrer le premier cercle des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), celui qui a surveillé pendant les dernières années un important groupe d'otages».

Comme les otages séquestrés étaient divisés en trois groupes, l'armée, invoquant grâce à ses agents infiltrés parmi les gardiens guérilleros un faux ordre d'Alfonso Cano, le nouveau chef des Farc, a obtenu que les otages soient réunis «soit-disant toujours sur ordre de Cano» par leurs geôliers et que leur transfert se déroule dans un lieu du sud du pays.

«Puis un hélicoptère, qui en réalité appartenait à l'armée nationale et avait à son bord des membres des services secrets, a libéré les otages dans le lieu de regroupement à proximité du département du Guaviare», a précisé M. Santos.

«César», le chef des geôliers des Farc, et ses guérilleros ont été immédiatement «neutralisés et les otages sont actuellement libres», a annoncé M. Santos.

Ingrid Betancourt souhaite rentrer en France

Ingrid Betancourt, 46 ans, ex-candidate écologiste à la présidence de la Colombie, était otage des Farc depuis plus de six ans.

Elle a confié à Nicolas Sarkozy son souhait de rentrer en France le plus rapidement possible, selon l'Élysée.

Le président français, qui s'est entretenu au téléphone avec la Franco-Colombienne dans la nuit de mercredi à jeudi, lui a indiqué qu'elle pourrait rentrer à bord de l'avion de la République française parti dans la soirée avec ses deux enfants Mélanie et Lorenzo, ainsi que sa soeur Astrid.

Nicolas Sarkozy et son épouse Carla ont tous les deux parlé à Ingrid Betancourt «qui avait l'air en bonne forme», rapporte l'Élysée. Le président lui a dit qu'une équipe médicale se tenait à sa disposition.

Elle a remercié la France et particulièrement Carla Bruni-Sarkozy, pour sa présence à la «marche blanche» organisée le 6 avril à Paris pour demander sa libération.

Le président français s'est également entretenu avec le ministre colombien de la Défense Juan Manuel Santos. «Il l'a remercié et félicité», rapportent les services du chef de l'État.