Les employés de gouvernements et les dénonciateurs sont appelés à révéler ce qu'ils savent au monde entier.

Le site Wikileaks.org affirme garantir l'anonymat de quiconque leur envoie des documents secrets. Il offre ainsi au public et aux journalistes des centaines de milliers de documents qui n'auraient apparemment pas dû être partagés.

Le site a été lancé il y a plus de deux ans par un groupe international de militants et de journalistes. Wikileaks a depuis publié plusieurs documents qui ont beaucoup fait parler, notamment des manuels de fonctionnement non censurés pour la prison de Guantanamo Bay.

Les administrateurs du site affirment qu'ils prennent des mesure pour vérifier l'authenticité des documents soumis, mais qu'ils ne portent aucun jugement moral ou éthique à leur sujet. Selon Daniel Schmitt, qui participe à la révision des documents pour Wikileaks, si les administrateurs se mettaient à juger de ce qui est digne d'être publié, ils seraient dans une position de censure.

Le site contient des documents liés au Canada, dont plusieurs traitent de l'armée et de la mission en Afghanistan. Des médias canadiens et internationaux ont publié des articles s'appuyant sur du contenu qui avait d'abord été mis en ligne sur Wikileaks.

Selon M. Schmitt, Wikileaks est le seul site qui invite les dénonciateurs à mettre des documents en ligne. Il croit cependant que le site fait partie d'un mouvement plus large, qui vise à donner aux internautes un plus grand contrôle de l'information, sans le filtre des médias traditionnels.

Wikileaks a reçu son lot de critiques, entre autres parce qu'il ne donne aucune information sur les personnes qui fournissent des documents et leurs motivations et n'offre aucun contexte comme le feraient les médias traditionnels.

La militante canadienne Judy Rebick, qui donne un cours sur les médias et la justice social à l'Université Ryerson, à Toronto, croit quant à elle qu'un tel site constitue la prochaine étape dans l'évolution des médias sociaux et de l'information produite par les utilisateurs.

Selon elle, un site comme Wikileaks pourrait pousser les gouvernements à apporter des changements à leurs politiques, afin d'encourager les dénonciateurs à utiliser les processus mis en place plutôt que l'Internet.