(Toronto) La Banque Scotia a affirmé qu’elle n’entrevoyait de récession sur aucun de ses marchés en annonçant, mardi, une augmentation de ses bénéfices du premier trimestre par rapport à l’année dernière.

La Banque Scotia a lancé une semaine de résultats de grandes banques canadiennes avec le dévoilement d’un bénéfice net de 2,20 milliards au premier trimestre, en hausse par rapport à 1,76 milliard un an plus tôt.

Le bénéfice a augmenté bien que la banque ait mis de côté 962 millions pour des prêts potentiellement douteux, contre 638 millions il y a un an.

Mais ces provisions pour pertes sur créances étaient nettement inférieures aux 1,26 milliard qu’elle avait mis de côté au quatrième trimestre 2023, ses perspectives pour l’année à venir prenant une couleur plus favorable.

« Nos prévisions officielles n’anticipent plus de conditions de récession dans aucune de nos zones géographiques d’activité au cours des prochaines années », a déclaré mardi le chef de la direction Scott Thomson lors d’une conférence téléphonique avec les investisseurs.

La banque a annoncé une forte croissance des revenus de ses divisions d’Amérique latine, aidée par des réductions de taux, tout en affirmant qu’elle ne prévoit pas de reprise au Canada avant la fin de cette année.

Nous nous attendons à ce que l’économie canadienne présente un rendement moindre que celui des États-Unis et de nos principaux pays d’Amérique latine au début de l’année, mais qu’elle affiche une certaine réaccélération de la croissance, en réponse à l’assouplissement des politiques et à des marchés immobiliers résidentiels plus actifs au cours du second semestre.

Scott Thomson, chef de la direction

Malgré la persistance de taux d’intérêt élevés, il a affirmé que les emprunteurs canadiens demeurent résilients et que les consommateurs réduisent leurs dépenses de manière appropriée.

La Banque Scotia s’est concentrée sur l’augmentation des dépôts, qui peuvent constituer une source de financement à faible coût.

Les efforts de la banque portent leurs fruits, puisque les dépôts canadiens ont augmenté de 9 % par rapport à l’année dernière. Cette hausse a contribué à la réduction de ses coûts d’emprunt et à l’amélioration de la marge bénéficiaire cruciale sur les prêts, ou marge nette d’intérêt.

Les taux d’intérêt élevés ont conduit à un marché hypothécaire atone au Canada, mais la banque a soutenu que cela a été compensé par la croissance continue des services bancaires aux entreprises et la forte dynamique des cartes de crédit.

Dans l’ensemble, ses activités bancaires canadiennes ont enregistré une croissance de leurs revenus de 7 %, tandis que les activités bancaires internationales ont déclaré des revenus en hausse de 16 % par rapport à l’année dernière.

Le chiffre d’affaires total pour la période de trois mois s’est élevé à 8,43 milliards, en hausse par rapport à 7,96 milliards au premier trimestre de l’année dernière.

Sur une base ajustée, la banque affirme avoir engrangé 1,69 $ par action au cours de son dernier trimestre, en baisse par rapport à un bénéfice ajusté de 1,84 $ par action lors de la période correspondante de l’année précédente.

Il s’agit d’un résultat supérieur aux attentes des analystes, qui avaient projeté en moyenne un bénéfice ajusté de 1,61 $ par action, selon la société de données sur les marchés financiers Refinitiv.

Ce résultat est dû à des revenus plus importants que prévu, tandis que des marges nettes d’intérêt plus élevées et le secteur bancaire international ont également contribué à ce résultat positif, a déclaré Gabriel Dechaine, analyste à la Banque Nationale, dans une note.