L'action d'Aphria a avancé de plus de sept pour cent lundi, après la publication de meilleurs résultats trimestriels que prévu pour le producteur autorisé de cannabis médicinal.

Aphria a affiché lundi un bénéfice de 12,9 millions pour le trimestre clos le 28 février, un résultat stimulé par la vente de certaines de ses actions dans la société américaine Liberty Health Sciences.

Le titre de la société de Leamington, en Ontario, a clôturé lundi à 12,24 $ à la Bourse de Toronto, en hausse de 84 cents, soit 7,4%, après avoir grimpé jusqu'à 12,66 $ plus tôt dans la séance.

Le chef de la direction d'Aphria, Vic Neufeld, a affirmé lundi que son entreprise était «très excitée» des développements au sud de la frontière, où le cannabis reste illégal en vertu de la loi fédérale des États-Unis. Le président américain, Donald Trump, s'est engagé la semaine dernière à appuyer les efforts du Congrès pour protéger les États qui ont légalisé la marijuana.

M. Neufeld a indiqué que Liberty Health Sciences, qui détient des intérêts dans les États-Unis où le cannabis est légal, avait obtenu «un sceau d'approbation de la part de leaders politiques clés». Aphria détient toujours une participation de 28,1% dans l'entreprise américaine.

«Nous sommes très excités que ceci se soit produit», a-t-il affirmé aux analystes lors d'une conférence téléphonique pour discuter des plus récents résultats. «Nous avions très bon espoir que ce serait le cas [...] Liberty avait simplement une longueur d'avance.»

«Route encore longue»

Aphria a réduit sa participation dans Liberty plus tôt cette année, après que le plus grand exploitant de place boursière du Canada eut averti en octobre que la loi fédérale américaine avait préséance sur les lois des États, et que les producteurs de cannabis détenant des activités au sud de la frontière pourraient être radiés de la cote du marché.

En janvier, le procureur général des États-Unis, Jeff Sessions, a annulé une directive remontant à la présidence de Barack Obama, qui demandait au gouvernement fédéral de ne pas intervenir dans les États-Unis où le cannabis avait été légalisé. M. Sessions avait alors indiqué qu'il permettait aux procureurs fédéraux de ces États de décider dans quelle mesure ils voulaient faire respecter la loi fédérale.

Aphria a vendu 26,7 millions d'actions de Liberty au cours du trimestre à 1,25 $ chacune.

Mais vendredi, le sénateur américain Cory Gardner, du Colorado, a dit avoir reçu de M. Trump l'engagement que l'annulation prononcée par M. Sessions n'aurait pas d'impact sur l'industrie légale de la marijuana dans son État.

Même si M. Neufeld a estimé qu'il s'agissait d'un élément positif, il a précisé aux analystes qu'il ne s'attendait pas à ce que le Groupe TMX, qui exploite la Bourse de Toronto et la Bourse de croissance TSXV, modifient leur position sur le sujet de sitôt.

Aphria ne s'attend pas à observer «assez de progression» d'ici la fin juillet, moment où le producteur doit réduire encore davantage, à 20%, sa participation dans Liberty Health Sciences, a précisé M. Neufeld.

«Il ne s'agit que d'une autre progression qui mènera éventuellement à un moment où le cannabis médicinal entrera dans une deuxième étape», a-t-il indiqué aux analystes. «Mais cette route est encore longue.»

Entre-temps, les revenus du troisième trimestre d'Aphria ont totalisé 10,3 millions, alors qu'ils avaient été de 5,1 millions pour la même période un an plus tôt. Cette amélioration était attribuable aux coûts des ventes du cannabis séché, qui ont reculé à 1,56 $ par gramme, alors qu'ils étaient de 2,13 $ par gramme au troisième trimestre de 2017.

Le bénéfice par action d'Aphria s'est établi à 8 cents pour le trimestre clos le 28 février, par rapport à un bénéfice de près de 5 millions, ou 4 cents par action, pour le même trimestre l'an dernier - pendant lequel un moins grand nombre d'actions étaient en circulation.