La banque américaine Citigroup a enregistré une perte au troisième trimestre en raison d'une charge exceptionnelle liée à son échange d'actions et à d'importantes pertes liées à ses activités de crédit, mais elle a dépassé les attentes de Wall Street.

Le groupe affiche un petit bénéfice net de 101 millions de dollars contre une perte de 2,815 milliards un an plus tôt, d'après un communiqué publié jeudi.

Il précise toutefois que son échange d'actions, finalisé au troisième trimestre et ayant permis la montée au capital du gouvernement à hauteur de quelque 34%, s'est traduit par «un gain après impôts de 851 millions mais aussi par une réduction de 3,055 milliards de dollars des bénéfices distribuables aux actionnaires».

Par conséquent, la part revenant aux actionnaires se retrouve être une perte au troisième trimestre, atteignant 3,242 milliards.

Par action la perte représente 27 cents, alors que les analystes tablaient en moyenne sur -38 cents.

Comme JP Morgan mercredi, Citigroup a mis l'accent sur les difficultés qu'il traverse toujours dans le domaine du crédit à la consommation.

Les résultats du troisième trimestre incluent une perte de 7,969 milliards de dollars liée à des prêts qui reste «élevée» mais en baisse par rapport aux 8,355 milliards du trimestre précédent.

«Bien que le crédit à la consommation montre des signes d'amélioration sur les marchés internationaux, il continue à pâtir d'un contexte difficile aux États-Unis», a commenté Vikram Pandit, PDG de Citigroup, dans le communiqué.

Les cartes de crédit du groupe ont vu leurs «défauts augmenter», a-t-il précisé lors d'une conférence téléphonique.

Paradoxalement, vu ce contexte difficile, la banque a fortement contracté ses provisions pour pertes sur des prêts (-3,1 milliards), les réduisant à 802 millions.

Les revenus bancaires ont atteint 20,390 milliards de dollars, légèrement supérieurs aux attentes des analystes (20,04 milliards), et contre 16,258 milliards un an plus tôt.

Ils sont en nette baisse par rapport aux 29,969 milliards du second trimestre, au cours duquel la banque avait enregistré une plus-value de 11,1 milliards sur la cession partielle de ses activités de courtage de Smith Barney.

«Les dépôts bancaires ont progressé de 28 milliards de dollars par rapport au second trimestre, nos activités de banque et actions ont dégagé des revenus record comparé au début de l'année, et les services de transactions internationaux ont également dégagé des bénéfices record sur l'année», a commenté le PDG de Citigroup Vikram Pandit dans le communiqué.

Citicorp (banque régionale de détail, actions, services de transactions) a vu son bénéfice reculer de 25% à 2,309 milliards comparé au 2T.

La branche Citi Holdings (courtage et gestion d'actifs, prêts à la consommation, ...) passe une perte de 1,818 milliard contre un bénéfice de 1,359 milliard au deuxième trimestre.

Dans les mois à venir, Citigroup entend «se focaliser sur la création d'une rentabilité et d'une croissance durables et sur le remboursement des aides gouvernementales», a noté M. Pandit dans le communiqué, sans donner de prévisions chiffrées.

Le ratio de tier one (fonds propres rapportés aux engagements de la banque, critère de solvabilité des banques) de Citigroup s'élevait à 12,7%.

L'action perdait 5,50% à 4,72 dollars vers 13H08 HAE à la Bourse de New York.

D'après Patrick O'Hare, de Briefing.com, les investisseurs vendent alors que les bons résultats qu'ils avaient anticipés se sont confirmés.