Les États-Unis et le Mexique espèrent parvenir la semaine prochaine à un accord sur leurs différends, préalable à une relance des discussions avec le Canada sur l'ALENA, l'accord de libre-échange liant les trois pays, a affirmé vendredi le ministre mexicain de l'Économie Ildefonso Guajardo.

Ce développement a fait naître l'espoir qu'après une année de négociations parfois difficiles, les trois pays s'acheminent vers un accord pouvant aboutir avant la fin de l'année.

«Avec un peu de chance nous aurons conclu, pas plus tard qu'en milieu de semaine prochaine, les discussions sur les différends qui subsistent encore (entre nous) et on pourra alors probablement recommencer les (négociations) trilatérales», a déclaré le ministre mexicain de l'Économie à des journalistes après une rencontre avec le représentant américain au Commerce (USTR) Robert Lighthizer, à Washington.

M. Guajardo a conduit sa délégation pendant quatre semaines d'affilée dans la capitale américaine pour tenter de conclure un accord sur la réécriture du traité de libre-échange avant que le président élu du Mexique, Andrés Manuel Lopez Obrador, ne prenne ses fonctions le 1er décembre.

Il a indiqué que son équipe allait revenir mardi pour poursuivre les discussions.

Mais il reste «quelques choses à régler» notamment la demande américaine d'une clause dite «crépusculaire» qui impliquerait que l'accord soit approuvé à nouveau tous les cinq ans.

«Il n'y a pas de déblocage tant que tout n'est pas réglé», a insisté le ministre mexicain.

Robert Lighthizer avait indiqué jeudi qu'il espérait «une percée dans les prochains jours».

Mais le président Donald Trump avait aussi affirmé la veille ne «pas être pressé» de conclure ce pacte commercial, élaboré il y a 24 ans.

«Je ne suis pas pressé. Nous voulons conclure le bon accord», avait dit jeudi M. Trump.

«L'ALENA a été une catastrophe pour notre pays», a-t-il répété à propos de ce pacte commercial signé par le président démocrate Bill Clinton.

«Donc, soit nous allons faire un bon ALENA - un ALENA équitable pour nous - soit nous ne faisons pas du tout d'ALENA», a-t-il lancé.

Secteur automobile

Les récentes discussions avec le Mexique ont porté essentiellement sur des dispositions affectant le secteur automobile.

Washington cherche à augmenter le quota requis de pièces et composants automobiles produits en Amérique du Nord dans les véhicules fabriqués au Mexique pour que ceux-ci puissent bénéficier d'une franchise de droits.

Il souhaite également qu'une partie provienne de zones à hauts salaires, ce qui signifie essentiellement les États-Unis et le Canada.

Mais le ministre mexicain a déclaré: «il y a des questions qui doivent être discutées au niveau trilatéral», faisant référence au Canada.

Du côté mexicain, les négociateurs cherchent à conclure l'accord avant la mise en place du nouveau gouvernement élu en décembre.

Cela permettrait au président sortant Enrique Pena Nieto de partir en ayant à son actif une réalisation majeure pour son gouvernement.

Côté américain, un accord idéalement en place avant que le nouveau Congrès américain ne siège en janvier le protégerait de la possibilité d'une opposition des démocrates si ceux-ci remportent la majorité lors des élections de mi-mandat de novembre.