Les prix du pétrole ont fini au-dessus du seuil des 100 dollars mercredi à New York, pour la première fois en plus d'un an, dopés par une dégringolade des stocks de brut américains et les tensions en Égypte.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en août s'est apprécié de 1,64 dollar, à 101,24 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Les cours de l'or noir cotés à New York ont ainsi franchi en clôture le seuil psychologique de 100 dollars pour la première fois depuis le 3 mai 2012.

«On a eu une très grosse réaction d'un marché déjà porté par les tensions géopolitiques au plongeon bien plus net qu'attendu des stocks de brut aux États-Unis», a souligné Dave Bouckhout, de TD Securities.

Les réserves de brut ont en effet dégringolé de 10,3 millions de barils lors de la semaine achevée le 28 juin, selon des statistiques du Département de l'Énergie américain (DoE), alors que les analystes anticipaient un recul de 2,3 millions de barils seulement. Ces stocks étaient restés stables la semaine précédente.

Cette chute était même légèrement supérieure aux données annoncées la veille par la fédération professionnelle API, qui avait calculé un recul déjà très net de 9,4 millions de barils.

Or, «dans la situation de surplus de l'offre dans laquelle nous sommes depuis si longtemps aux États-Unis, toute annonce d'une décrue d'une telle ampleur tend à soutenir le marché», car elle est vue comme le signe d'une plus grande demande des États-Unis, a poursuivi M. Bouckhout.

Plus grand consommateur de brut mondial, le pays absorbe un cinquième de la production d'or noir de la planète.

Pour les analystes de Commerzbank, ce plongeon était aussi dû «à la fermeture temporaire d'oléoducs canadiens» acheminant du brut vers les États-Unis, «bien que ce problème soit désormais résolu».

Autres nouvelles haussières, les réserves de produits distillés se sont repliées contre toute attente de 2,4 millions de barils, tout comme les réserves d'essence, très surveillées alors que la saison estivale des grands déplacements en voiture bat son plein (-1,7 million de barils).

La hausse des prix était aussi alimentée par l'escalade des tensions en Égypte, plongée dans une grave crise politique.

Après l'expiration d'un ultimatum de 48 heures, l'armée égyptienne a écarté le président élu Mohamed Morsi dont le camp crie au «coup d'État».

L'Égypte n'est pas un pays exportateur de pétrole, mais le canal de Suez et un certain nombre d'oléoducs en font un important pays de transit pour le pétrole d'Afrique du Nord et de la région du Golfe.