La panne informatique qui a touché l'Agence du revenu du Canada (ARC) en mars 2007 a coûté entre 3,5 et 4,5 millions de dollars aux contribuables, selon des documents obtenus par La Presse en vertu de la Loi sur l'accès à l'information. Pendant une dizaine de jours, en pleine période des impôts, l'ARC avait dû interrompre la transmission électronique des déclarations de revenus.

L'installation d'un correctif informatique (patch) inadéquat, le 4 mars 2007, avait causé la panne. Le lendemain, la sous-commissaire Gloria Kuffner, de la Direction générale de l'informatique, écrivait dans un courriel aux employés qu'il est «prévu que l'interruption sera complétée dans une période de 30 minutes». Le système n'a finalement été restauré que neuf jours plus tard.

Ironiquement, lit-on dans une note interne, «la cause principale du problème était reliée à un correctif informatique mis au point par le fournisseur pour contrer une éventuelle situation problématique qui, si elle survenait, entraînerait l'arrêt du fonctionnement de la base de données et une panne de service».

La défectuosité du correctif n'a été découverte que quand il a été exposé au volume de données traité par les systèmes de l'ARC. L'Agence a choisi de fermer sa base de données le temps de trouver une solution. Elle a même fait appel à des spécialistes informatiques des États-Unis pour venir à la rescousse, apprend-on.

Cet incident informatique a entraîné des dépenses de quelques millions en coûts associés à la relance du système informatique et aux conséquences sur les opérations courantes de l'Agence.

Dans des courriels échangés à la mi-mars 2007, Richard Case, directeur à la Division de l'analyse des ressources et de la coordination de l'ARC, détaille les coûts approximatifs causés par la panne.

D'abord, le retard de 10 jours dans le travail d'un millier d'employés réguliers (à environ 50$ l'heure) a coûté environ 3,8 millions. Les salaires de 150 employés affectés à la résolution du problème, payés à temps et demi, sont évalués à 800 000$. Le sous-total serait donc de 4,6 millions pour ces deux éléments, mais une supérieure a déterminé qu'une estimation de 3 à 3,5 millions était probablement plus précise, apprend-on.

Il faut ajouter à ces sommes les salaires des 2100 employés temporaires engagés pour la période des impôts, qui sont restés au travail environ deux jours avant que l'ARC ne les renvoie à la maison en raison de la panne prolongée. Une dépense estimée à 600 000$.

«En résumé, les coûts totaux (informatique et opérations) pourraient varier, disons, de 3,5 à 4,5 millions», écrit Richard Case.

- Avec la collaboration de William Leclerc