Longuement attendue, l'aide de 1 G$ pour une période de trois ans aux communautés et travailleurs des secteurs forestier et manufacturier du pays est mal accueillie dans les rangs syndicaux.

Longuement attendue, l'aide de 1 G$ pour une période de trois ans aux communautés et travailleurs des secteurs forestier et manufacturier du pays est mal accueillie dans les rangs syndicaux.

Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, demande à ses vis-à-vis libéral et néo-démocrate, Stéphane Dion et Jack Layton, de s'adresser d'une seule voix au premier ministre Stephen Harper.

Il espère qu'ils lui demanderont de convoquer dès maintenant la Chambre des communes afin d'adopter rapidement une loi pour permettre la création de la fiducie destinés à venir en aide au secteur manufacturier canadien.

M. Duceppe dénonce avec vigueur ce qu'il appelle la «petite partisanerie» de la part de M. Harper qui lie l'aide aux travailleurs dans le besoin à l'adoption du prochain budget.

M. Duceppe souligne que l'argent dont M. Harper entend se servir provient des surplus du budget actuel et non pas de celui à venir.

Pour le président de la FTQ, le plan proposé par le premier ministre Stephen Harper comporte des vices de forme inacceptables.

«La formule du fonds disponible aux provinces apparaît intéressante, prise en soi, mais qu'on la rende conditionnelle à l'adoption du prochain budget, sans tenir compte de la part de l'industrie en difficulté de chaque province - par exemple 40% des pertes d'emplois sont au Québec - ça nous reste en travers de la gorge», a déclaré Michel Arsenault.

«Rendre ces sommes, insuffisantes au départ, disponibles au pro rata de la population de chaque province équivaut à décréter que l'économie canadienne, dans l'Ouest comme dans l'Est, évolue de la même façon, ce qui n'est évidemment pas le cas», fait valoir le président de la FTQ.

Celui-ci y voit «un pur calcul politique». Il accuse le gouvernement fédéral de se servir des travailleurs «comme de vulgaires balles de ping-pong» soumises aux aléas d'un vote de confiance au prochain budget.

Du côté du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP-Québec, affilié à la FTQ), le vice-président Renaud Gagné trouve «scandaleuse» la façon de faire du gouvernement Harper.

«Il fait passer ses intérêts politiques avant ceux de la population, des travailleurs et des communautés» quand il lie l'aide à l'adoption du prochain budget.

«Dans un contexte de gouvernement minoritaire, il s'agit d'une manoeuvre pour se maintenir au pouvoir ou encore de faire porter l'odieux sur les partis d'opposition, s'ils n'appuient pas le budget. Pendant ce temps, les travailleurs perdent leur emploi et vivent dans l'insécurité la plus totale», a dit M. Gagné.

Le SCEP-FTQ considère que l'argent ne suffit pas et que d'autres mesures s'imposent, par exemple la prolongation des prestations d'assurance-emploi assortie de formation professionnelle, un soutien financier aux entreprises pour améliorer leur technologie, des programmes de recherche et développement ainsi qu'un sommet pancanadien sur la crise forestière.