Conrad Black n'est pas un fraudeur mais plutôt un «homme bien» qui n'a jamais volé personne, a indiqué son avocat aux jurés, qui continuaient mercredi d'entendre les plaidoyers finaux au procès de l'ex-magnat de la presse.

Conrad Black n'est pas un fraudeur mais plutôt un «homme bien» qui n'a jamais volé personne, a indiqué son avocat aux jurés, qui continuaient mercredi d'entendre les plaidoyers finaux au procès de l'ex-magnat de la presse.

Si Black et ses coaccusés ont ourdi un complot, le manque de preuves trahissant leur collaboration aurait nécessité qu'ils puissent chacun lire dans leurs pensées, a estimé Ed Genson, l'avocat américain de Black.

«La plus grave des accusations est une accusation qui, dans ce cas particulier, ne s'applique même pas.»

L'accusation de manoeuvre frauduleuse à laquelle Black fait face est souvent utilisée dans les procès contre la mafia et exige que les individus se soient consultés et aient conspiré pour effectuer leur fraude. Cette accusation a permis aux procureurs de geler et saisir plusieurs des actifs de Black.

Me Genson a aussi minimisé les accusations d'obstruction de la justice qui pèsent contre son client, ainsi que les allégations voulant qu'il ait abusé des privilèges reliés à sa fonction.

«Conrad Black n'est pas coupable, a-t-il dit. Conrad Black n'a fraudé personne.»

«C'est un homme un petit peu têtu, mais c'est un homme innocent.»

Selon lui, le gouvernement a outrepassé ses droits en accusant Black, et les procureurs ont manipulé les faits dans la construction de leur plaidoyer.

Cette affaire, a-t-il ajouté, ne peut pas se conclure par un verdict de culpabilité.

«Conrad Black est un homme bien, a-t-il fait valoir aux jurés. Conrad Black a fait beaucoup de bonnes choses pour Hollinger (...) Être fortuné ne fait pas de quelqu'un une mauvaise personne.»

Me Genson, qui a parlé pendant tout juste un peu plus d'une heure à la deuxième journée du plaidoyer final de son équipe, s'en est aussi pris à plusieurs accusations qui, selon lui, ont été utilisées contre Black pour influencer négativement le jury à cause de son mode de vie.

Black est accusé d'avoir abusé des fonds de sa compagnie notamment en utilisant un jet de l'entreprise pour des vacances personnelles à Bora Bora, en facturant Hollinger pour un repas organisé au chic restaurant new-yorkais La Grenouille pour souligner l'anniversaire de sa femme et en achetant un appartement de Park Avenue à Hollinger à un prix inférieur à celui du marché.

Me Genson a fait remarquer que Black avait payé lui-même une partie de la fête d'anniversaire et la totalité du voyage à Bora Bora, et qu'il s'était simplement prévalu de l'application d'un contrat d'option lorsqu'il a racheté l'appartement.

«Hollinger n'a pas perdu d'argent dans la vente de l'appartement», a-t-il noté.

«Elle n'en a pas fait non plus - mais c'est la faute du contrat.»

La poursuite contre Black et ses ex-collègues Jack Boultbee, Peter Atkinson et Mark Kipnis, s'est surtout concentrée sur la vente de centaines de journaux de Hollinger International à des intérêts canadiens et américains.

Les coaccusés ont reçu des millions de dollars en échange de la promesse que Hollinger ne lancerait pas de nouveaux journaux sur les marchés des publications qu'il vendait pour éviter de faire concurrence aux nouveaux propriétaires.

Ces indemnités de «non-concurrence» sont répandues dans l'industrie des journaux mais les procureurs affirment que l'argent aurait dû aller aux actionnaires.

Les plaidoyers finaux devraient se poursuivre jusqu'au début de la semaine prochaine.