La crise immobilière aux États-Unis fait mal au Canadien National (T.CNR), qui se prépare au pire, même à une éventuelle récession en Amérique du Nord.

La crise immobilière aux États-Unis fait mal au Canadien National [[|ticker sym='T.CNR'|]], qui se prépare au pire, même à une éventuelle récession en Amérique du Nord.

«J'ai des préoccupations sur la contagion. Il y a trop de déséquilibres dans le système au moment où on se parle et je pense que les risques de récession sont peut-être plus élevés que ce que le marché escompte», a déclaré jeudi le chef de la direction financière de l'entreprise, Claude Mongeau, à l'issue d'un discours prononcé devant le Cercle finance et placement du Québec.

«Mais au CN, on gère comme si on devait faire face au pire, a-t-il ajouté. Alors, bien qu'on ait dans l'Ouest une situation de croissance qui est exceptionnelle, notre perspective, c'est que les choses peuvent être plus difficiles. On voit énormément de ralentissement dans tous les secteurs qui touchent à la construction.»

En fait, le volume des produits liés à la construction que transporte le CN est en baisse de 10 à 12 % depuis le début de l'année. Une bonne partie de ces produits sont des matériaux de construction et du bois d'oeuvre en provenance du Canada.

La crise immobilière américaine y est pour beaucoup, mais aussi la parité du dollar canadien avec la devise américaine. Devenues moins compétitives, les entreprises forestières canadiennes ont considérablement diminué leurs exportations aux Etats-Unis. Or, les produits du bois représentent près de 25 % % du trafic total du CN.

Le déclin du secteur manufacturier au Québec et en Ontario n'a pas aidé non plus, mais M. Mongeau n'a pas pu en chiffrer les répercussions sur le CN.

Dans les circonstances, la société ferroviaire a dû limiter la hausse du prix de ses services. «C'est sûr que dans un contexte où il y a moins de demande, les lois économiques fonctionnent», a convenu Claude Mongeau.

Mais comme la hausse importante du prix du carburant le défavorise beaucoup moins que les entreprises de camionnage, le CN s'attend à pouvoir à tout le moins suivre le cours de l'inflation au cours des prochains mois.

«Le camionnage est cinq fois plus sensible aux prix du carburant que le rail», a estimé le dirigeant, qui espère néanmoins un «atterrissage en douceur» de l'économie nord-américaine au cours des prochains mois.

Le CN a déjà réduit de moitié ses prévisions pour l'exercice en cours, qui sont passées d'une hausse de 10 % des profits à tout juste 5 %.

Jeudi, le titre du CN a perdu 1,3 % pour clôturer à 55,15 $, à la Bourse de Toronto.