Deux ans après l'acquisition de Rachelle-Béry, Sobeys déploie sa stratégie de croissance en instaurant son nouveau concept de succursales ainsi qu'en misant sur le lien naturel entre bio et environnement.

Deux ans après l'acquisition de Rachelle-Béry, Sobeys déploie sa stratégie de croissance en instaurant son nouveau concept de succursales ainsi qu'en misant sur le lien naturel entre bio et environnement.

Le récent déménagement d'une succursale de la chaîne de marchés d'aliments biologiques Rachelle-Béry boulevard Saint-Laurent a permis la mise en place d'un concept que son propriétaire Sobeys souhaite implanter dans ses prochains points de vente.

Avec une surface de vente de 4000 pieds carrés et 2000 additionnels pour la préparation d'aliments, l'entreprise peut désormais offrir des mets cuisinés sur place et proposer davantage d'aliments frais en raison de l'espace plus grand dont elle dispose.

«Pouvoir compter sur un secteur frais et sur des aliments préparés sur place nous permet de renforcer notre positionnement, mais surtout de répondre à une demande grandissante, indique Daniel Dubé, directeur général de la bannière. Déjà, les aliments frais et les mets cuisinés représentent le tiers de notre chiffre d'affaires, et ce chiffre est appelé à monter avec nos nouvelles installations.»

Les suppléments en constituent un autre tiers, tout comme l'épicerie sèche.

Le dirigeant explique que les consommateurs de produits biologiques en sont maintenant rendus à un stade où ils désirent une sélection plus vaste.

«Quand ils passent des aliments traditionnels aux biologiques, les gens procèdent graduellement. Ils vont commencer avec le lait, le pain et des mets courants. Puis, ils découvrent les sandwiches et les salades. Enfin, ils se mettent à chercher des catégories où le bio est présent quand ils constatent que la qualité de ce qu'ils mangent compense pour le prix un peu plus élevé.»

Toutefois, comme le nouveau concept vise aussi les néophytes, la succursale ouverte en mars dernier s'apparente clairement à une épicerie conventionnelle, avec des allées larges et éclairées. Grâce à sa superficie, on peut y offrir quelque 8000 produits.

À titre comparatif, la défunte succursale du boulevard de l'Avenir à Laval en comptait 4000.

Des succursales «vertes»

Une autre facette où le nouveau point de vente se démarque de ses prédécesseurs, c'est dans les éléments physiques qui le composent.

Ici, Sobeys a recouru à plusieurs matériaux respectueux de l'environnement.

«Cette décision s'inscrit dans une logique de marque, explique Daniel Dubé. Puisque nous offrons des produits sains pour la santé, nos décisions architecturales doivent refléter cette volonté.»

Ainsi, sa peinture est dotée du sceau d'approbation ÉcoLogo de Terra Choice Canada. Elle ne contient aucun solvant à base de pétrole ou d'autres solvants polluants.

Pour les planchers, la direction a opté pour un revêtement de sol exempt de polychlorures de vinyle (PVC), qui n'émet aucun composé organique volatil et ne contient aucun plastifiant. De plus, le revêtement choisi, Stonescape, possède des propriétés d'atténuation et d'absorption des sons qui réduisent le bruit et suppriment la résonance.

Enfin, côté ameublement, on a privilégié des matériaux (mélamine, stratifié, fibre de pin, contreplaqué, etc.) fabriqués sans formaldéhyde et avec des colles à base d'eau.

Selon Daniel Dubé, ces décisions n'ont fait grimper que de 10% les frais d'aménagement de la nouvelle boutique.

Les emballages des mets cuisinés font aussi l'objet de choix environnementaux, car Rachelle-Béry recourt aux contenants Biogo, à base de maïs et fabriqués par Tilton Plastique, de Saint-Augustin-de-Desmaures, dans la région de Québec.

La direction prévoit également utiliser la gamme de contenants en mousse de polystyrène oxodégradables Bioxo, de Cascades.

Rachelle-Béry ne mise pas encore sur cette orientation «verte» dans ses communications commerciales.

De fait, une seule affiche discrètement installée à proximité des caisses de la succursale du boulevard Saint-Laurent signale aux visiteurs que les matériaux qui les entourent répondent à des préoccupations environnementales.

«Notre stratégie vise à mettre l'environnement au centre de toutes nos décisions d'aménagement, précise Daniel Dubé. Par exemple, nous chercherons à doter les prochaines succursales de systèmes d'éclairage répondant aux critères de la certification LEED. De même, nous opterons pour les appareils de réfrigération les moins dommageables. Une fois que nous jugerons nos boutiques suffisamment environnementales, nous l'indiquerons aux consommateurs, mais il est actuellement trop tôt pour agir ainsi.»

En lien avec cette orientation, Rachelle-Béry a décidé en juillet dernier de supprimer sa circulaire de papier, qu'elle tirait à 200 000 exemplaires chaque mois.

Selon Daniel Dubé, la décision procure à l'entreprise une économie mensuelle d'environ 14 000$. Ladite circulaire existe toujours, mais exclusivement sur le site Rachellebery.ca. Le plan de croissance de la bannière prévoit l'ouverture de trois points de vente chaque année.

Outre le boulevard Saint-Laurent, Rachelle-Béry compte des succursales sur le Plateau Mont-Royal, dans Rosemont et à Saint-Sauveur. Les prochains marchés visés sont Ahuntsic, Outremont et Notre-Dame-de-Grâce.