(Washington) Deux législatrices influentes issues de partis opposés ont élaboré un accord sur une législation destinée à renforcer la protection des données personnelles des Américains.

La proposition radicale annoncée dimanche soir définirait la vie privée comme un droit du consommateur et créerait de nouvelles règles pour les entreprises qui collectent et utilisent des informations personnelles. Elle provient des cabinets de la sénatrice démocrate Maria Cantwell et de la représentante républicaine Cathy McMorris Rodgers, toutes deux de l’État de Washington.

Mme Cantwell préside le comité sénatorial du commerce, tandis que Mme McMorris Rodgers dirige le comité de l’énergie et du commerce de la Chambre. Bien que la proposition n’ait pas été officiellement présentée et reste à l’état de projet, le soutien bipartite suggère que le projet de loi pourrait être sérieusement examiné.

Le Congrès discute depuis longtemps des moyens de protéger les données personnelles, régulièrement soumises par les Américains à un large éventail d’entreprises et de services. Mais les controverses partisanes sur les détails ont condamné les propositions précédentes.

Selon un aperçu d’une page publié dimanche, le projet de loi élaboré par Mmes McMorris Rodgers et Cantwell renforcerait les règles exigeant le consentement du consommateur avant qu’une entreprise puisse collecter ou transférer certains types d’informations. Les entreprises devraient informer les consommateurs des détails des politiques de collecte et de conservation des données et demander leur autorisation pour des changements importants.

En outre, les entreprises devraient s’assurer que les algorithmes utilisés pour analyser les données personnelles ne sont pas biaisés et les entreprises qui achètent et vendent des données personnelles devraient s’inscrire auprès de la Federal Trade Commission (FTC).

Les consommateurs auraient également un plus grand contrôle sur la manière dont leurs données sont utilisées dans le cadre de la mesure. Une disposition de la proposition permettrait aux consommateurs de refuser les publicités ciblées, c’est-à-dire les publicités qui leur sont envoyées en fonction de leurs données personnelles.

Un nouveau bureau axé sur la confidentialité des données serait créé au sein de la FTC, qui aurait le pouvoir d’édicter de nouvelles règles à mesure que la technologie évolue. L’application de la loi reviendrait à la FTC ainsi qu’aux procureurs généraux des États.

Si elle est adoptée, la nouvelle norme prévaudrait sur la plupart des lois des États sur la protection de la vie privée, même si elle n’a pas d’impact sur les lois déjà en vigueur de certains États, qui protègent les données financières, de santé ou des employés.