(Québec) Face à la crise financière et aux compressions de postes qui secouent une fois de plus l’industrie médiatique au Québec, le gouvernement Legault prépare en concertation avec Ottawa un « plan temporaire d’aide aux médias ».

À son arrivée au caucus du gouvernement mardi, avant la période des questions, La Presse a remarqué que le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, tenait dans ses mains un document pour approbation « aux autorités ministérielles » concernant de nouvelles mesures d’aide.

« Vous avez une bonne vue, je vais cacher ça », a-t-il dit en riant.

M. Lacombe faisait alors une mêlée de presse en réaction aux annonces de suppressions d’emplois à Radio-Canada. Il a refusé de donner plus de détails sur les prochaines mesures d’aide que son gouvernement mettra en place.

« C’est du travail qu’on est en train de faire avec le gouvernement fédéral », a précisé le ministre, admettant que l’aide qui a été consentie aux médias jusqu’ici concerne principalement la presse écrite.

« Je l’ai dit publiquement, ce n’est pas une cachette, on doit mieux se concerter avec Ottawa parce qu’effectivement, en ce moment, il y a un trou » en ce qui concerne les stations de télé et les radios, a dit M. Lacombe.

« Le plan d’aide aux médias québécois, il est déjà très généreux […] pour l’écrit. On a les médias écrits qui sont les mieux, sinon parmi les mieux, subventionnés en Amérique du Nord. Je pense que le gouvernement du Québec fait son travail », a-t-il ajouté.

L’hiver dernier, les Coops de l’information (qui regroupent les quotidiens régionaux Le Droit, Le Soleil, La Tribune, Le Nouvelliste, La Voix de l’Est et Le Quotidien) ont annoncé la fin de leurs éditions papier à la fin du mois de décembre afin de se concentrer uniquement sur leurs versions numériques. Ce virage entraîne aussi la suppression d’une centaine de postes, soit environ le tiers de l’effectif de l’organisation.

L’entreprise Métro Média, qui comprend le journal Métro et 16 hebdomadaires locaux, a également mis fin à ses activités l’été dernier.

Péladeau rencontre Legault

Plus tôt mardi, le président de Québecor, Pierre Karl Péladeau, qui a récemment annoncé la suppression de 547 postes au Groupe TVA, a également rencontré François Legault à Québec. Le premier ministre a abordé avec lui « l’avenir des médias, […] de la production cinématographique et télévisuelle [ainsi que] différents projets de développement », a-t-il écrit sur le réseau social X.

Dans le contexte que Radio-Canada attribue « en très grande partie à la baisse des revenus publicitaires et d’abonnement, à l’impact de l’inflation sur les coûts d’opération et les coûts de production ainsi qu’aux économies demandées par le gouvernement fédéral aux ministères et aux sociétés d’État », la société d’État a annoncé lundi la suppression de 600 emplois et l’abolition de 200 postes vacants au pays.

Le mois dernier, Québecor a également annoncé que 547 employés, dont 300 en production interne, perdront leur emploi au Groupe TVA, ce qui représente 31 % de son effectif actuel. D’autres médias ont également procédé à des compressions budgétaires et à des suppressions d’emplois dans les derniers mois. En juin dernier, Bell (propriétaire de CTV et de Noovo, entre autres) a notamment supprimé 1300 postes à l’échelle du pays.

Avec Tommy Chouinard, La Presse