Les jeunes de la famille de Gaspé Beaubien ont choisi leur cause: la protection de l'eau. Après l'Outaouais l'an dernier, ils présentent un grand événement, cette semaine, à Montréal. Pendant deux jours, des personnalités et des centaines de participants seront «unis pour le Saint-Laurent». Entrevue avec Louis-Alexandre de Gaspé Beaubien, 17 ans, cofondateur du Sommet AquaHacking 2016.

La Fondation de Gaspé Beaubien existe depuis 26 ans. Tous les deux prénommés Philippe, votre grand-père (Télémédia) et votre père (T Investment Corp.) se sont engagés, entre autres, pour les familles en affaires et la santé. Vous poursuivez donc la tradition familiale ? 

Oui, c'est dans mes gènes. J'ai été élevé dans cette tradition. Il y a cinq ans, nos grands-parents voulaient que leurs petits-enfants prennent de l'expérience en philanthropie. Ils nous ont présenté l'idée des abeilles. Leur population diminue, et ça cause des problèmes. Mon cousin, Aidan Mattrick, a dit : oui, les abeilles sont importantes pour la nature, mais ce qui est encore plus important, c'est l'eau. Sans l'eau, il n'y a rien. Pas d'animaux, pas d'humains, pas de planète. Alors on a commencé notre projet pour la conservation de l'eau.

Et c'est ce qui vous a mené à AquaHacking ? 

Oui, avec le temps, nous avons créé des liens. D'abord, avec Ottawa Riverkeeper, un organisme qui se consacre à la protection de la rivière des Outaouais et de ses affluents. Puis avec Alexandra Cousteau, la petite-fille du célèbre commandant français Jacques-Yves Cousteau. Ensuite, on a remarqué qu'il y avait des hackathons (compétitions de programmation informatique) dans le monde médical. On a gardé cette idée pour l'eau. De cette façon, le sommet fait la combinaison de la technologie, des communautés locales et des experts.

Est-ce que ça vous demande beaucoup de temps ? 

Mon frère Philippe (20 ans) est cofondateur avec moi. Heureusement, nous avons l'aide de Dominique Monchamp, directrice générale (Fondation de Gaspé Beaubien). Elle s'occupe de la gestion quotidienne. Elle est vraiment fantastique ! Pour ma part, ce n'est pas toujours évident de concilier ce travail avec mes études. Mais j'adore ce que je fais. Depuis septembre, je suis toutefois en Suisse, au Neuchâtel Junior College. Mais je serai de retour à Montréal pour participer au sommet !

À quoi peut-on s'attendre ? 

Pendant deux jours, jeudi et vendredi, les 6 et 7 octobre, plus de 250 participants se retrouveront au Palais des congrès de Montréal. On discutera de la santé du fleuve Saint-Laurent. Il y aura des conférences, des panels d'experts et du réseautage. En plus, cinq groupes de développeurs (hackers) proposeront des applications pour protéger le fleuve. Les gagnants se partageront 50 000 $ pour lancer leurs solutions technologiques. Les membres du jury seront Mitch Garber (Caesars Acquisition et Cirque du Soleil) et la navigatrice Mylène Paquette. Sans compter Caroline Losson (Keurig Canada), Jean-François Barsoum (IBM) et mon père.

Qui d'autre sera présent ? 

Ghislain Picard, le chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, fera le discours d'ouverture. Parmi les conférenciers, il y aura aussi David Heurtel, ministre québécois de l'Environnement. Et William Rees, appelé le père de l'empreinte écologique. Le maire Denis Coderre discutera des innovations de la Ville de Montréal pour la qualité de l'eau. Le maire Régis Labeaume présentera des avancées technologiques de Québec, par l'Université Laval et l'INRS, par exemple.

En quoi ces sommets changent-ils quelque chose ? 

C'est valorisant de voir que le message de protéger l'eau est bien reçu par les gens. En plus, les projets des gagnants du concours d'AquaHacking de l'an dernier avancent bien. Les applications de Water Rangers et de Ma Rivière sont en développement. Ils sont même en discussion avec des municipalités. Leurs outils serviront aux citoyens. Ils pourront soumettre des problèmes liés à un cours d'eau. Tout ça fait une différence.

Quelles sont les prochaines étapes ? 

Nous allons faire les prochains événements dans d'autres grandes villes au Canada et aux États-Unis. On veut aller dans le plus d'endroits possible car c'est la façon de faire le plus de différences. L'an prochain, nous ciblons la région des Grands Lacs. Il reste à confirmer les dates. Le défi AquaHacking 2017 se tiendra simultanément à Toronto, Windsor, Detroit et Buffalo. Et le sommet aura lieu à Cleveland.

LES CINQ ÉQUIPES FINALISTES D'AQUAHACKING 2016 

Dronolab Utilisation de drones pour la capture de données, photos aériennes et prélèvement d'eau à des fins d'analyses scientifiques

eFish Information pour les pêcheurs sur les populations de poissons, les données partagées par d'autres pêcheurs, les cartes pour les cours d'eau et les points d'accès

H2Eau Exploration, protection et valorisation des richesses du fleuve à des fins éducatives et récréatives

Info-Baignade Montréal Système d'alerte précoce, afin de prédire le risque de contamination microbiologique à chaque lieu de baignade

Solutions to innovate Système de piliers flexibles modulaires pour atténuer l'érosion des berges causée par les vents et la navigation