Les entreprises en Espagne ont enregistré en 2013 près de 11 000 dépôts de bilan, un record historique, a annoncé vendredi la justice espagnole, notant toutefois que ces procédures ont baissé au dernier trimestre, pour la première fois en trois ans.

Au total, 10 949 faillites ont été recensées sur l'année, soit 6,4 % de plus qu'il y a un an, selon le Conseil général du pouvoir judiciaire (CGPJ), organe consultatif garant de l'indépendance de la justice en Espagne.

Ce chiffre est légèrement plus élevé que celui publié le mois dernier par l'Institut national de la statistique (Ine), qui avait fait état de 9 660 dépôts de bilan (+6,5 %), là aussi un record historique, bien loin des 1.147 faillites recensées en 2007.

Les données du CGPJ montrent elles aussi un bond de ces procédures depuis le début de la crise: en 2007, seules 1589 faillites avaient été enregistrées.

Selon lui, sur le total de dépôts de bilan en Espagne en 2013, 6112 ont fini en liquidation, soit plus de la moitié.

Au quatrième trimestre, toutefois, le CGPJ note une baisse de 12,9 % des dépôts de bilan, pour la première fois en trois ans, reflet de la légère reprise que connaît la quatrième économie de la zone euro, sortie au troisième trimestre 2013 de deux ans de récession.

La croissance du pays reste faible, tandis que le chômage élevé (26,03 %) mine la consommation des ménages, ce qui fragilise encore plus les entreprises.

Selon des chiffres publiés également vendredi par l'Ine, les ventes de détail, qui reculent presque sans interruption ces dernières années, ont encore baissé de 0,5 %, sur un an, en données corrigées des variations saisonnières.

En Espagne, plusieurs noms emblématiques ont trébuché en 2013: en février, le promoteur immobilier Reyal Urbis a été emporté par sa dette de 3,6 milliards d'euros, le deuxième plus gros dépôt de bilan de l'histoire du pays.

Pescanova, dont les poissons surgelés sont vendus dans tous les supermarchés et qui emploie plus de 10 000 personnes, s'est déclaré en cessation de paiements en avril.

Le 13 novembre, c'est l'empire Fagor, connu pour ses fours et machines à laver, qui a fait de même, menaçant plus de 2 000 emplois en Espagne.

Au total, selon la fédération des petits entrepreneurs ATA, près d'un demi-million de petites entreprises (qui constituent l'essentiel du tissu industriel espagnol) ont disparu depuis le début de la crise.