Le ministère grec des Finances a démenti «catégoriquement» mercredi les rumeurs selon lesquelles il a été demandé aux membres de la zone euro, au cours d'une réunion de l'Eurogroupe, de préparer des plans de sortie de la Grèce de la zone euro.

«Le ministère grec des Finances dément catégoriquement les articles selon lesquels lors d'une téléconférence tenue (mercredi) dans le cadre de l'eurogroupe, il a été demandé aux membres de la zone euro de préparer des plans pour faire face à une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro», a-t-il indiqué dans un communiqué.

«Ce genre d'articles ne correspond pas à la réalité mais nuit à l'effort que fait le pays pour faire face à ses problèmes», selon ce texte ministériel.

Ces rumeurs ont été évoquées avant le sommet informel à Bruxelles où les dirigeants européens se retrouvent mercredi soir pour discuter de la croissance mais aussi des inquiétudes sur un éventuel naufrage de la Grèce.

Mercredi, sur les marchés, l'euro est tombé sous 1,26 dollar pour la première fois depuis l'été 2010 tandis que les Bourses européennes ont accusé d'importantes pertes, notamment les valeurs bancaires.

Francfort a perdu 2,33%, Londres 2,53% et Paris 2,62%, le cours du Crédit Agricole, l'une des principales banques du pays, touchée par la crise grecque, étant tombé à son plus bas niveau historique, 3,0 euros.

L'ancien Premier ministre grec Lucas Papademos avait aussi contribué à la nervosité sur les marchés en estimant mercredi matin qu'on ne pouvait exclure «que des préparatifs soient en cours pour contenir les conséquences potentielles d'une sortie grecque de la zone euro», dans un entretien au Wall Street Journal.

Une sortie de l'euro aurait des effets économiques «catastrophiques», a estimé l'ancien numéro deux de la Banque centrale européenne, qui s'exprimait pour la première fois depuis qu'il a laissé son fauteuil de premier ministre la semaine dernière.

«Le risque que la Grèce sorte de l'euro est réel» et cela dépend du soutien ou non des Grecs à «l'application continue du programme économique» dicté par l'UE, le FMI et la BCE, a également souligné M. Papademos.

La Grèce sans parlement se prépare pour de nouvelles législatives le 17 juin, après l'impasse politique qui a suivi le scrutin du 6 mai, dominé par un vote sanction contre les partis partisans du plan de rigueur.

Les dirigeants européens ont mis en garde le pays, le prévenant qu'elle ne pourrait continuer à prétendre aux aides internationales si le gouvernement issu des urnes ne maintient pas le cap des réformes.