L'Union européenne est «au bord du précipice», a jugé mercredi le premier ministre polonais Donald Tusk en dressant le bilan du sommet consacré au sauvetage de la zone euro devant les députés européens réunis à Strasbourg.

«Je ne peux pas dire que l'Europe est plus unie et je ne peux pas dire que nous avons surmonté cette crise», a-t-il déclaré.

«Nous sommes au bord du précipice», a-t-il averti. Selon lui, l'UE a le choix entre «prendre la voie communautaire ou le chemin des égoïsmes nationaux».

Au terme du sommet européen des 8 et 9 décembre, les dirigeants de l'UE, à l'exception de la Grande-Bretagne, se sont mis d'accord pour mettre en place un nouveau pacte d'«union de stabilité budgétaire» renforçant la discipline de la zone euro.

Neuf des dix pays qui n'ont pas adopté l'euro, dont la Pologne, ont souscrit à ce pacte. Seule la Grande-Bretagne a refusé.

Ce pacte pourrait être signé en mars sous la forme d'un traité intergouvernemental. Il doit encore être «confectionné» par les juristes des institutions européennes, a précisé le président de l'UE Herman van Rompuy. Le Parlement européen sera impliqué dans ces travaux, a-t-il assuré.

«Nous voudrions que cette ratification par les États se fasse le plus rapidement possible», a souhaité M. Tusk au cours d'un très bref point de presse.

«Ce n'est pas la meilleure procédure et l'accord gouvernemental ne doit pas être l'objectif ultime», a-t-il ajouté, souhaitant la conclusion dans un avenir proche d'un traité souscrit par tous les États de l'UE.

«L'UE ce sont 27 membres et la Croatie, pas 27 moins un ou 27 moins 10. Ce n'est pas comme ça que cela fonctionne», a-t-il averti.

M. Tusk a déploré l'état de l'UE. «Si nous sommes dans cette situation de panique, c'est parce que les traités ont été violés de manière permanente», a-t-il affirmé, dans une critique implicite à la décision de l'Allemagne de s'affranchir des règles imposées en matière de déficit et d'endettement. La France et d'autres États avaient suivi le mouvement, se lançant dans la spirale de l'endettement.