Le ministre des Finances, Jim Flaherty, est confiant que les dirigeants européens vont éventuellement débloquer l'argent nécessaire pour s'attaquer à la crise de la dette, mais se demande s'ils le feront avant que la situation ne soit hors de contrôle.

M. Flaherty a exprimé ses craintes lors d'une conférence de presse, jeudi, avant de prendre un vol pour Paris où il va, avec d'autres ministres des Finances du G20, discuter du problème pour la troisième fois en moins d'un mois.

Il se dit inquiet que les chefs d'État européens attendent tellement avant d'agir, que ce soit les marchés financiers qui réagissent en premier, qu'il y ait une réaction désordonnée et que la réponse des gouvernements devra alors en être une dans un contexte de crise.

C'est pourquoi le premier ministre Stephen Harper, de concert avec les responsables américains, a insisté à ce point pour que l'Europe s'occupe de la crise de la dette rapidement, a affirmé M. Flaherty.

Dans un article publié jeudi dans la page éditoriale du Globe and Mail, le premier ministre Harper a énoncé une série de mesures qu'il croit être nécessaires pour éviter une autre récession mondiale.

M. Harper a écrit dans le Globe and Mail que la crise aurait pu être maîtrisée. Il estime toutefois que la crise peut toujours l'être, et qu'il est toujours possible de renverser la vapeur. Mais il y une mauvaise nouvelle selon lui: à moins que des actions décisives ne soient prises de façon urgente, les nations devront encore une fois être obligées de répondre à une puissante récession, sans avoir cette fois-ci tout l'arsenal de politiques publiques à leur disposition.

Jim Flaherty est d'avis que l'Europe a les moyens de résoudre le problème des banques européennes qui détiennent des obligations grecques dévaluées et de restructurer la dette de la Grèce pour que le pays puisse enfin commencer à se sortir lui-même du trou.

Certains ont suggéré que jusqu'à 50 % de la dette de la Grèce pourrait devoir être effacée.

Le ministre des Finances a ajouté qu'il espère que les rencontres à Paris cette semaine vont créer un momentum pour un accord qui pourrait être conclu à l'occasion du Sommet des leaders du G20 à Cannes, le mois prochain.