La réforme du yuan se fera mais a besoin d'un «environnement extérieur très favorable», a souligné le président chinois Hu Jintao lors d'une rencontre jeudi à Séoul avec son homologue américain Barack Obama, selon des propos rapportés par un porte-parole chinois.

«Le président Hu a aussi souligné que la volonté de la Chine d'aller de l'avant dans la réforme du yuan était inébranlable», a déclaré ce porte-parole, Ma Zhaoxu, devant la presse.

Cette réforme «aura besoin d'une environnement extérieur très favorable et ne pourra être mise en oeuvre que dans le cadre d'un processus progressif», a ajouté ce porte-parole, citant M. Hu.

«Nous allons améliorer le mécanisme de taux de change contrôlé, laisser le marché jouer un plus grand rôle et augmenter la flexibilité du taux de change du yuan afin de le maintenir dans une voie équilibrée», avait déclaré plus tôt à Pékin, Hong Lei, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

La Chine est pressée depuis des mois par ses partenaires commerciaux de laisser s'apprécier sa monnaie par rapport au dollar. Ceux-ci font valoir que la faiblesse du yuan confère un avantage compétitif indu aux produits chinois.

Mais Pékin a catégoriquement, et de nombreuses fois, rejeté toute éventualité de réévaluation brutale de sa monnaie, affirmant que cela mettrait en péril ses industries exportatrices et des millions d'emplois.

Le yuan, dont le cours est fixé quotidiennement par la banque centrale chinoise, a toutefois gagné quelques points de pourcentage face au billet vert depuis juin.

«Nous ne voulons pas de conflit avec les États-Unis, que ce soit sur la monnaie ou sur le commerce», a souligné pour sa part Yu Jianhua, directeur du département Commerce international au ministère chinois du Commerce, ajoutant que son pays avait une attitude «constructive» dans les négociations au G20.

«Le plus important est de renforcer la coordination des politiques macro-économiques et pour de poursuivre des politiques responsables pour maintenir une croissance forte», a dit de son côté Zheng Xiaosong, directeur du département international du ministère des Finances.

Ce responsable a critiqué les «politiques macroéconomiques inappropriées» mises en oeuvre par certains pays développés qui agissent au mépris des conséquences de leurs politiques sur d'autres.

La Chine considère que les mesures de relance américaine vont gonfler les flux de capitaux spéculatifs vers les pays émergents et provoquer de l'inflation chez elle.

M. Zheng a encore souligné qu'il ne revenait pas aux pays en développement, qui ne représentent que 20% du Produit intérieur brut mondial, d'endosser la responsabilité de la reprise.