Après la récession de l'année dernière, durant laquelle ils s'étaient généralement abstenus, les Canadiens se tournent de nouveau vers les REER pour financer leurs projets de retraite, les femmes et les investisseurs plus jeunes ouvrant la marche, indique un nouveau rapport publié par Marchés mondiaux CIBC.

Selon le rapport, le revenu disponible plus élevé, les taux d'épargne à la hausse, le regain de confiance face au marché boursier et une certaine méfiance à l'égard des régimes de retraite publics et privés ramènent les Canadiens vers les fonds communs de placement et d'autres types de REER.

L'économiste principal et auteur de la plus récente édition du «Portrait des consommateurs canadiens» de la Banque CIBC, Benjamin Tal, estime qu'il est pratiquement assuré que l'actuelle saison des REER sera meilleure cette année. Il souligne aussi que les achats nets totaux de fonds communs de placement ayant augmenté depuis les trois derniers mois.

M. Tal ajoute que le manque d'options de placement intéressantes dans un contexte de faibles taux d'intérêt rend la décision de replonger dans le marché boursier d'autant plus facile. Il croit aussi que les Canadiens auront l'argent nécessaire pour accroître leurs cotisations REER cette année, puisque le revenu disponible global au Canada a progressé de près de 3,5% (selon un taux annuel) durant la période de six mois se terminant en septembre 2009, ce qui est nettement supérieur aux résultats constatés pour la période de six mois précédente.

Il précise que le taux d'épargne au Canada, qui a grimpé considérablement durant la récession, se situe actuellement tout juste sous la barre de 5%, un record depuis neuf ans. En fait, les ménages canadiens auraient épargné plus de 17 milliards de plus que l'année dernière.

Les destinations les plus populaires pour ces liquidités seraient les fonds d'obligations et les fonds de revenu, lesquels auraient cumulé des hausses de plus de 12 milliards depuis le milieu de 2009.

Ce retour aux cotisations REER contraste fortement avec l'année dernière, alors que le nombre de Canadiens cotisant à leur REER avait chuté de 1,8%. Même ceux s'étant prévalus de cet outil d'épargne-retraite avaient en fin de compte réduit leur cotisation moyenne de 0,4%. En conséquence, les cotisations REER pour 2008 ont globalement reculé de 2,2%, ce qui représente la baisse la plus marquée en six ans.

En 2008, près de 24% des contribuables de 24 à 65 ans ont cotisé à leur REER, avec une nette asymétrie vers les personnes mieux nanties et les gens plus âgés.

Pour ce qui est de la répartition hommes-femmes, le nombre de femmes ayant cotisé à un REER a augmenté en 2008, les femmes ayant en général mieux tiré leur épingle du jeu sur le plan économique durant cette dernière récession. En dépit de cette amélioration, le taux de cotisation REER demeure plus élevé chez les hommes que chez les femmes (53% contre 47%), mais cela ne veut pas dire que les femmes sont moins enclines à cotiser à un REER.

«La raison pour laquelle les hommes cotisent à leur REER plus que les femmes est qu'en moyenne, les femmes gagnent toujours 20% de moins qu'eux, précise M. Tal. Par conséquent, le taux supérieur de participation masculine n'est pas lié au chaque sexe, mais plutôt au revenu. Si l'on compare les taux de cotisation REER chez les hommes et les femmes faisant partie d'une même catégorie de revenu, nous constatons que la propension des femmes à cotiser est en fait supérieure.»