Et si au lieu de songer à coloniser l'espace interstellaire, l'humain s'intéressait davantage à occuper l'aire la plus importante de la planète bleue: la mer ? C'est à un tel projet de «ville-globe flottante» que réfléchit très sérieusement une entreprise de construction japonaise.

Quelque 4000 résidents et 1000 visiteurs pourraient vivre et travailler dans une sorte d'Atlantide moderne, une sphère de 500 mètres de diamètre qui abriterait des hôtels, des complexes résidentiels, des bureaux, des sites de recherche et des centres commerciaux.

Cet immense globe de béton et matériau transparent flotterait, mais les neuf dixièmes de la structure seraient constamment plongés dans la mer. La sphère pourrait être totalement immergée par mauvais temps, en descendant le long de l'axe central, une gigantesque structure hélicoïdale de 600 mètres de diamètre qui s'enfoncerait jusqu'à 4000 mètres de profondeur.

Cette construction en spirale constituerait un chemin de 15 kilomètres menant à un bâtiment au fond de l'océan, qui pourrait servir d'usine d'exploitation de métaux rares et autres ressources.

Selon les ingénieurs visionnaires de la firme Shimizu à l'origine de cette création imaginaire, il serait même possible d'utiliser des micro-organismes appelés «méthanogènes» pour convertir en méthane le dioxyde de carbone (CO2) capturé à la surface.

De l'énergie serait en outre produite par différentiel thermique entre le fond et la surface de l'océan.

Le projet coûterait 3000 milliards de yens (28,7 milliards $CAN) et toute la technologie requise pourrait être prête d'ici à 2030.

Ce concept de science-fiction a été pensé avec plusieurs organisations, dont l'Université de Tokyo et l'Agence japonaise pour les Sciences et Technologies maritimes (JAMSTEC).

«Nous avons passé deux ans à concevoir le projet avec des technologies que nous imaginons plausibles dans l'avenir», a expliqué un porte-parole de Shimizu.

Il s'agit de la troisième folie architecturale présentée par ce géant du BTP après une «mégapole verte flottante» et un anneau à énergie solaire autour de la Lune pour alimenter la Terre.

En 2012, une autre grande entreprise de construction japonaise, Obayashi, a imaginé un ascenseur qui emmènerait les touristes à 96 000 kilomètres d'altitude, jusqu'au quart du chemin de la Terre à la Lune.

Seraient employés pour ce faire des nanotubes de carbone, un matériau 20 fois plus résistant que l'acier.