Arès les dentistes et les pharmaciens, c'est au tour des optométristes de s'inquiéter de l'abolition prochaine des frais accessoires au Québec. Si rien n'est fait d'ici le 26 janvier, date d'entrée en vigueur du règlement, les optométristes craignent de ne plus pouvoir offrir certains services aux enfants et aux personnes âgées.

L'Association des optométristes du Québec (AOQ) dit nager en pleine confusion depuis la publication du nouveau règlement sur l'abolition des frais accessoires, la semaine dernière. Dès le 26 janvier, il sera interdit de facturer des frais pour des services assurés dans le réseau de la santé.

En optométrie, certains services offerts aux patients de moins de 18 ans et aux personnes âgées de 65 ans et plus sont couverts par la Régie de l'assurance-maladie du Québec (RAMQ), comme l'examen annuel. D'autres services ne le sont toutefois pas, comme la biométrie de l'oeil, la rétinophoto, l'échographie de l'oeil ou la tomographie en cohérence optique (OCT), explique la directrice générale de l'Association des optométristes du Québec (AOQ), Maryse Nolin.

Celle-ci déplore que le règlement sur les frais accessoires laisse croire que ces actes ne pourront plus être facturés aux patients. « Si c'est le cas, on devra arrêter de les faire », dit Mme Nolin. Une situation qui n'est pas sans conséquence puisque l'OCT, par exemple, permet de diagnostiquer des maladies comme le glaucome et la dégénérescence maculaire.

Président de l'AOQ, le Dr Steven Carrier juge la confusion actuelle « désolante ». D'autant plus que l'AOQ demande depuis septembre des explications à ce sujet. Pour le Dr Carrier, le ministère de la Santé fait preuve dans ce dossier d'un « manque de respect des pratiques élémentaires de dialogue avec une association professionnelle. »  

Au cabinet du ministre de la Santé, Gaétan Barrette, on explique que les frais accessoires sont des frais chargés aux patients pour des services assurés et donc que les services non assurés pour les optométristes le seront encore et pourront encore être facturés.

Vaccins en pharmacie

La semaine dernière, les pharmaciens avaient déploré le fait que l'abolition des frais accessoires ne leur permettrait plus d'offrir certains services en pharmacie, notamment la vaccination. Vendredi après-midi, le ministère de la Santé a publié un communiqué assurant que ces services pourront continuer d'être offerts.

Les dentistes oeuvrant auprès des enfants s'inquiétaient aussi de ne plus pouvoir administrer de sédation aux enfants traités dans leurs cabinets. Le ministre a affirmé la semaine dernière qu'une entente serait conclue à ce sujet afin de leur permettre de poursuivre cette activité.