Les soins offerts aux patients et les pratiques administratives de l'Institut Philippe-Pinel sont sous la loupe du Collège des médecins du Québec et de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec.

Jeudi, La Presse a révélé que le Collège s'inquiétait de « problèmes d'administration et de qualité des soins » dans deux établissements de santé de Montréal. À un point tel que l'ordre professionnel a enregistré deux mandats au Registre des lobbyistes pour demander au ministre de la Santé Gaétan Barrette d'agir.

La porte-parole de l'Institut Philippe-Pinel, Julie Benjamin, confirme avoir reçu la visite d'inspecteurs du Collège des médecins en novembre, comme l'avait rapporté le journal Métro.

« Ces gens sont venus et ont effectivement enquêté chez nous à l'automne dernier », dit-elle. Mme Benjamin assure que la sécurité des patients n'est pas en jeu. « S'il y avait eu des risques majeurs, des recommandations auraient été faites sur-le-champ et un rapport intérimaire nous aurait été acheminé rapidement », précise-t-elle.

EN ATTENTE DU RAPPORT

Mme Benjamin précise que les inspecteurs du Collège ont notamment discuté avec l'administration de l'établissement de « points de cogestion ». « Nous attendons donc la sortie du rapport pour connaître les points à améliorer et, dans un esprit d'amélioration continue, nous apporterons les ajustements qui s'avéreront nécessaires », dit-elle.

Le directeur des services professionnels de l'Institut, le DGilles Chamberland, confirme avoir rencontré le Collège des médecins : « Peut-être qu'on ne fait pas bien certaines choses administrativement. J'attends de voir ce que le rapport d'enquête dira. Mais les patients en souffrent-ils ? À ma connaissance, non. »

Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, n'a pas voulu commenter le dossier, jeudi, adressant les médias au Collège des médecins. Il a toutefois assuré que selon ses informations, aucun impact sur les soins des patients n'était signalé.

Photo André Pichette, Archives La Presse

Le secrétaire du Collège des médecins, le DYves Robert, n'a pas voulu confirmer qu'une enquête était en cours à l'Institut Philippe-Pinel, se contentant de dire que « la version finale du rapport des enquêteurs est attendue ».

Quant à la deuxième enquête du Collège des médecins, à la connaissance du DRobert, l'établissement visé n'était pas dans la région de Montréal. Le rapport d'enquête a été rédigé, mais n'a pas été rendu public. « Des décisions appropriées ont été prises », affirme le DRobert. Ce dernier explique que le Collège des médecins est soumis à la Loi sur l'accès à l'information et à la protection des renseignements personnels, et ne peut parfois, pour cette raison, rendre publics certains de ses rapports d'enquête.