Des gestionnaires du réseau de la santé utilisent des subterfuges pour diminuer artificiellement les listes d'attente dans certains secteurs du réseau de la santé et ainsi faire bonne figure devant leurs supérieurs au ministère de la Santé.

C'est du moins ce que prétend l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), qui représente quelque 32 000 employés, notamment les travailleurs sociaux, psychologues, ergothérapeutes et orthophonistes du réseau public.

Selon l'APTS, ce sont surtout les domaines des services à domicile et de la santé mentale qui sont touchés par ce phénomène, qui se serait amplifié depuis la création des centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS).

La présidente de l'APTS Carolle Dubé avance même que certains CISSS auraient complètement aboli les listes d'attente en santé mentale en obligeant les psychologues à traiter leurs patients en thérapie de groupe, sans égard à leur diagnostic.

D'autres imposeraient aux travailleurs sociaux de prendre en charge tous les nouveaux patients, même s'ils n'ont aucun temps à leur consacrer.

Des exigences irréalistes qui facilitent la dissimulation des listes d'attente «officielles» et qui permettent ensuite aux directeurs d'établissement de présenter au ministère «de beaux chiffres qui ne reflètent pas la réalité», dénonce Mme Dubé.

Pour contrer ce phénomène, l'APTS lance une campagne intitulée «Listes d'attente cachées - Le presto va sauter». Le syndicat mènera une enquête nationale sur la «gestion trompeuse» des listes d'attente et demande à tous ses membres de dénoncer des situations similaires qu'ils vivent dans leur milieu de travail sur le site leprestovasauter.org.