Une fillette de l'Alberta était hospitalisée, hier, après avoir été contaminée par la grippe A(H1N1). C'est le premier cas grave de la maladie identifié au Canada.

L'enfant se trouvait dans un état stable hier dans un hôpital d'Edmonton, ont annoncé les autorités canadiennes. Jusqu'à maintenant, les cas rapportés au Canada étaient tous «légers» et n'avaient pas nécessité d'hospitalisation.

 

Rien n'indique, pour l'instant, que la petite fille ou les membres de son entourage immédiat ont récemment séjourné au Mexique.

«La nouvelle concernant ce premier cas grave n'est pas surprenante et ne changera pas notre plan d'action», a dit hier le Dr David Butler-Jones, chef de la santé publique du Canada.

«Nous ne pouvons expliquer pourquoi cette personne est plus malade que les autres, a-t-il poursuivi lors de sa conférence quotidienne. C'est de toute évidence une combinaison de facteurs relatifs au virus et à la génétique.»

41 nouveaux cas

Les autorités canadiennes ont rapporté hier 41 nouveaux cas confirmés au pays, portant le total à 140. Il s'agit de la plus forte hausse depuis l'apparition du virus, dont la période d'incubation est d'environ une semaine.

Les nouveaux cas ont été répertoriés en Ontario (17), en Colombie-Britannique (10), en Alberta (6), en Nouvelle-Écosse (5) et au Nouveau-Brunswick (1). L'Île-du-Prince-Édouard a annoncé ses deux premiers cas.

Au Québec, le portrait n'a pas changé. On compte toujours trois cas, tous bénins. Il faut toutefois s'attendre à d'autres cas, a prévenu le directeur national de la santé publique, le Dr Alain Poirier.

«Au Québec, nous n'avons que des cas qui proviennent du Mexique, mais avec ce virus installé un peu partout sur la planète, on va voir des cas et de la circulation à l'intérieur des provinces», a-t-il prévenu.

Collège Charlemagne

Hier, c'est surtout la situation au Collège Charlemagne, dans l'arrondissement de Pierrefonds, qui a retenu l'attention. Ce week-end, un cas de grippe A(H1N1) a été confirmé chez une élève qui revenait d'un voyage au Mexique et qui a passé quelques jours en classe avant de tomber malade.

Malgré tout, l'institution d'enseignement a ouvert ses portes comme prévu, hier. «Nous continuons de respecter les consignes qui nous sont émises par la Santé publique et nous allons garder notre école ouverte», a indiqué la directrice générale, Josée Beaudet.

Des infirmières et un médecin ont rencontré les élèves, les enseignants et les employés de l'établissement dans la journée pour les informer de la situation. Une rencontre a aussi été organisée hier soir pour rassurer les parents.

Rien n'indique qu'il faille fermer l'école, a dit le Dr Poirier. «Avec toutes les mesures et les moyens actuels, compte tenu de la virulence, il n'y a pas d'indication» en ce sens, a-t-il indiqué.

Plusieurs parents ont tout de même choisi de garder leurs enfants à la maison hier. D'autres ont voulu conduire eux-mêmes leurs enfants à l'école. L'inquiétude était palpable.

Kira Kovalenok a choisi de ramener sa fille de 6 ans à la maison. «Son nez coule un peu. Je préfère la ramener, même si elle n'est pas malade. J'ai déjà pris un rendez-vous chez le médecin», a dit la mère.

À l'échelle mondiale, le dernier bilan officiel de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) fait état de 1315 cas confirmés de grippe A(H1N1) dans 21 pays. De ce nombre, le Mexique compte 26 décès et un autre a été rapporté aux États-Unis.

Pour le moment, l'OMS ne compte pas relever son niveau d'alerte à la pandémie. Il est actuellement de 5 sur une échelle de 6. La phase 6 confirme la présence d'une pandémie, c'est-à-dire que le virus se transmet de personne à personne dans plusieurs pays.