Près de 40% des infrastructures municipales sont en mauvais état, estime l'Union des municipalités du Québec (UMQ). Son président, Éric Forest, demande au gouvernement Marois de doubler les investissements annuels consentis par les libéraux.

«Ça peut ressembler» à environ 600 millions de dollars supplémentaires par année, a indiqué le maire de Rimouski en conférence de presse, mardi, à Lévis. Il n'a pas encore de demande précise et souhaite avant tout discuter avec le nouveau ministre des Transports et des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault.

L'UMQ a dévoilé une étude réalisée par Deloitte et E&B Data. Selon cette étude, près de 30 milliards de dollars ont été investis dans les infrastructures municipales depuis 2008. «Cela a mis fin au cycle de désinvestissement. On répare le passé. Si on veut améliorer la situation et protéger l'avenir, on doit augmenter les investissements d'environ 2 milliards de dollars par année pendant 15 ans», a affirmé Éric Forest.

Québec devrait verser le tiers de cette somme (environ 666 millions); le fédéral et les municipalités se partageraient le reste à parts égales. Dans les dernières années, le gouvernement Charest a consacré environ 700 millions par an à la rénovation des infrastructures municipales.

Dans son plaidoyer, Éric Forest a fait valoir que, selon l'étude, le gouvernement du Québec récolte environ 27 cents en revenus fiscaux pour chaque dollar investi dans les infrastructures. Si l'on tient compte des recettes fiscales de Québec et d'Ottawa, l'UMQ estime que les municipalités ont supporté 76% des investissements réalisés dans les dernières années. Éric Forest s'est défendu de «quémander» dans la mesure où les villes font déjà un effort important à ses yeux.

Au moment où les perspectives économiques sont sombres, il a rappelé que les investissements dans les infrastructures ont été «la bouée de sauvetage» qui a permis au gouvernement du Québec de passer à travers la dernière crise.

Le gouvernement Marois doit composer avec une situation financière très précaire, mais il ne doit pas pour autant négliger les infrastructures, selon M. Forest. «Est-ce que notre pitch va être plus dur à faire ? Espérons que non. On est conscient que la situation économique n'est pas facile, mais on ne peut balayer cette question sous le tapis», a-t-il plaidé.

Selon un sondage réalisé auprès de municipalités, environ 40% des infrastructures municipales sont en mauvais état et «sont à réhabiliter». Il s'agit surtout de routes, d'équipements culturels et sportifs et de conduites d'évacuation des eaux usées et pluviales.

Les municipalités ont environ 400 projets «prêts à démarrer», ce qui représente des investissements de 14 milliards pour les trois prochaines années.