Le ministre des Finances sortant, Raymond Bachand, affirme que le PLQ doit impérativement choisir un nouveau chef avant la présentation du premier budget péquiste, dont il juge les projets désastreux pour l'économie du Québec.

M. Bachand a fait cette déclaration à l'entrée du dernier caucus libéral dirigé par Jean Charest. Les libéraux élus se préparent d'ailleurs à sanctionner la recommandation de la direction du PLQ et à choisir Jean-Marc Fournier comme chef intérimaire, le temps qu'on trouve un successeur à Jean Charest.

«Oui j'ai un intérêt», a répondu Raymond Bachand quand on lui a demandé s'il songe à se porter candidat. «Ce n'est pas une décision pour moi, mais pour le parti et pour le Québec. Il faut que les collègues le veuillent», a-t-il dit. Il cherche actuellement à vérifier «s'il y a un appui profond des collègues». «La réponse est excellente», constate-t-il. Il a aussi discuté avec ses proches. «Ils vont m'appuyer dans quelque décision que je prenne», a-t-il souligné.

Surtout, M. Bachand croit nécessaire que le PLQ ait son nouveau chef avant le prochain budget. «Si on lit ce que le PQ veut faire, c'est un désastre pour l'économie du Québec. Il faut être prêt à bloquer ça!» Si le PLQ est engagé dans une course à la direction au moment du budget, «ils vont faire n'importe quoi!», dit-il.

Sam Hamad a par ailleurs confirmé qu'il ne serait pas candidat à la direction, une décision arrêtée avec sa famille. «Dès qu'il y aura des annonces officielles de candidature, vous allez entendre parler de moi !» a-t-il promis.

De son côté, Pierre Moreau, qui a déjà mis en place une organisation, se défend de vouloir prendre ses adversaires de vitesse. «Je suis en réflexion, a-t-il dit. Le PLQ est une grande institution. Au-delà des ambitions personnelles, cette réflexion ne peut se détacher de ce que sera le futur de ce parti.»

Il reconnaît avoir sondé des collègues. «J'ai dit que j'étais en réflexion, je n'ai pas dit que j'étais en retraite fermée», a-t-il soutenu.

Plusieurs gros canons libéraux ont admis avoir reçu de nombreux coups de fil de la part d'éventuels aspirants cherchant à jauger leurs appuis. Selon Geoffrey Kelley, le PLQ doit se préoccuper aussi de son rôle d'opposition officielle. Une élection est une bonne idée et est préférable à un «couronnement», selon lui.

Selon le ministre de l'Environnement sortant, Pierrre Arcand, le choix d'un prochain chef «ne doit pas se faire dans la précipitation, mais quand on est assis entre deux chaises c'est toujours plus délicat». «Sans aller trop rapidement, il faut qu'on se décide assez vite!», conclut-il.

Laurent Lessard, titulaire des Affaires municipales, croit aussi qu'il serait «assez utile» que le successeur soit choisi avant le budget du printemps 2013.

Il a déjà convoqué son bureau de circonsription pour discuter du choix des délégués - la constitution du PLQ prévoit que chaque circonscription doit déléguer 24 personnes au congrès qui choisit le chef. Le PLQ n'a pas eu de course à la direction depuis 1983, quand Robert Bourassa l'avait remporté contre Pierre Paradis et Daniel Johnson.