Malgré les nombreuses personnalités publiques qui ont émergé dans le champ gauche depuis 2 mois, Amir Khadir avoue avoir beaucoup de difficulté à recruter des candidats-vedettes pour Québec solidaire.

Selon lui, sa formation politique fait encore de trop petits scores électoraux pour attirer de nouvelles têtes d'affiche.

Il admet avoir approché les personnalités publiques qui ont exprimé leur solidarité envers la grève étudiante ou la gratuité scolaire. Mais il faut un vrai espoir d'être élu pour risquer un emploi ou un poste, estime M. Khadir.

«Beaucoup de ces gens-la, on les a approchés», a affirmé le seul député solidaire à l'Assemblée nationale.

«La réalité dure du terrain, c'est qu'on est quand même positionnés comme le quatrième parti politique.»

L'autre porte-parole du parti, Françoise David, affirme pour sa part que les candidats de Québec solidaire sont bien connus dans leur milieu, même s'ils ne font pas les manchettes nationales chaque semaine.

Elle ajoute que la formation politique est prête pour des élections, avec 90 candidats déjà choisis.

«On est le parti des 99%»

Le parti est réuni en congrès en fin de semaine à Montréal pour fixer sa plateforme électorale. Elle sera annoncée dimanche.

«Le congrès est prévu depuis des mois, mais il se pourrait fort bien qu'il arrive juste à temps, finalement, quelques semaines avant le déclenchement des élections», remarque-t-elle.

Mme David souligne que le parti sera représenté dans les 125 comtés par un nombre égal de femmes et d'hommes.

Samedi, Mme David a ainsi présenté trois nouveaux candidats. Nicolas Boisclair, coréalisateur du documentaire Cherchez le courant, Marie-Ève Mathieu, présidente du comité local de mobilisation contre le gaz de schiste de la Vallée des Patriotes et Éric Bédard, président du syndicat de la Haute-Yamaska, s'ajoutent à l'équipe de Québec solidaire.

Mme David indique que Québec solidaire veut s'attaquer en priorité aux inégalités sociales, avec notamment un plan détaillé de lutte contre la pauvreté.

«On est le parti des 99%», lance-t-elle, en référence au mouvement Occupons, dont les partisans soutiennent que la richesse est détenue par 1% de la population.

Québec solidaire veut aussi s'assurer que les ressources énergétiques du Québec demeureront aux mains des Québécois et non des entreprises étrangères.

Quant au conflit étudiant, Françoise David convient qu'il y a un problème de financement en ce qui a trait aux études post-secondaires. Elle croit toutefois qu'il ne faut pas en faire payer la note aux étudiants.

Mme David estime qu'une faible taxe sur le capital des banques et autres institutions permettrait de geler les frais de scolarité. Selon elle, plusieurs autres avenues sont possibles, accusant au passage le gouvernement Charest d'être entêté, et de préférer taxer les familles.

«S'il ne bouge pas, s'il ne veut pas négocier avec les étudiants, la meilleure des choses, c'est qu'il aille en élections. Ce sera à la population de juger», conclut-elle.

- Avec la Presse Canadienne