Le gouvernement Harper doit maintenir les investissements fédéraux pour stimuler la croissance économique, quitte à vivre avec un déficit quelques années de plus, affirme le Nouveau Parti démocratique. La formation a présenté sa liste d'épicerie à quelques jours du budget, lundi, mais a refusé de chiffrer le coût des mesures qu'il propose.

Le gouvernement Harper a toujours maintenu que la croissance économique anémique du Canada se compare avantageusement à celle des autres pays du G7. Mais le député néo-démocrate Guy Caron note que le pays tire de la patte comparé à l'ensemble des 34 pays-membres de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).

«Le gouvernement doit commencer à en prendre acte et réaliser que l'économie est incertaine et aller dans une direction qui va promouvoir la stimulation de l'économie», a résumé M. Caron.

En novembre, le ministre des Finances, Jim Flaherty, a annoncé que le ralentissement de l'économie canadienne le forçait à reporter son objectif d'effacer le déficit. Mais quelques jours plus tard, il a été contredit par le premier ministre Stephen Harper, qui a réitéré son intention d'éliminer le déficit avant les élections de 2015.

Tout indique qu'Ottawa devra sabrer dans les dépenses publiques pour atteindre cet objectif.

Le NPD se dit favorable à un retour à l'équilibre budgétaire, mais il craint que d'éventuelles coupes ne fragilisent encore davantage la croissance de l'économie canadienne.

«Si les coupures, les compressions qui sont imposées par le gouvernement dans ce qui est vraiment important, on parle de Service Canada, de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, de la science, de la recherche et le développement. Si toutes ces coupures sont faites pour atteindre l'équilibre budgétaire, on va payer le prix davantage que pour l'objectif arbitraire de l'avoir atteint en 2015», a dit M. Caron.

Le NPD propose d'investir davantage dans les infrastructures municipales, dans les pensions et dans les soins aux anciens combattants. Il souhaite aussi adopter des mesures pour aider les petites entreprises et pour favoriser l'emploi, en particulier chez les jeunes.

Mais le parti a refusé de préciser le détail de ses propositions, notamment leur coût. Et ce, malgré les questions répétées des journalistes.

«On ferait des choix différentes, a simplement résumé la députée Peggy Nash. On ne couperait pas les impôts des grandes corporations, nous investirions dans les infrastructures pour réduire les inégalités, qui sont en croissance au Canada.»