Des autochtones provenant des quatre coins du Canada et des États-Unis ont participé vendredi à une journée nationale de manifestation à Ottawa afin de dénoncer les politiques du gouvernement conservateur.

Le mouvement des Premières Nations, appelé «Idle No More», s'oppose au projet de loi budgétaire omnibus du gouvernement de Stephen Harper, le projet C-45.

Plus de 1000 personnes, dans un groupe s'étirant sur plusieurs pâtés de maisons, ont circulé dans les rues de la capitale fédérale. Du côté de Montréal, environ 200 personnes ont déambulé dans les rues.

À la veille de la manifestation, la chef de bande de la Première Nation d'Attawapiskat, Theresa Spence, a réitéré son désir de rencontrer le premier ministre et le gouverneur général du Canada.

Mme Spence a entamé sa grève de la faim ce mois-ci. Elle a publié jeudi une lettre ouverte adressée à Stephen Harper et au gouverneur général David Johnston.

Dans sa missive, elle a exhorté les deux hommes à entamer une discussion nationale sur la pauvreté qui sévit dans les communautés des Premières Nations. Selon elle, plusieurs communautés vivent dans des conditions précaires, et ce, même si le gouvernement assure que la lutte à la pauvreté donne des résultats.

«Les ressources des territoires continuent d'être profitables pour les gouvernements fédéral et provinciaux, qui taxent les compagnies les exploitant et versent ensuite de faibles compensations aux Premières Nations pour l'utilisation de (leurs) territoires traditionnels», a écrit Theresa Spence dans sa lettre.

«Des discussions trilatérales et des plans d'action économique doivent être conclus pour alléger cet état de pauvreté.»

La chef dit s'être affaiblie cette semaine après s'être principalement nourrie d'eau et de bouillon de poisson depuis le 11 décembre.

Un porte-parole du ministre des Affaires autochtones, John Duncan, a exprimé sa frustration jeudi, disant être incapable de communiquer avec Mme Spence à propos des inquiétudes de cette dernière.

«Depuis le début de sa grève de la faim, le ministre a fait part de ses inquiétudes quant à la santé de la chef Spence, et il a indiqué plusieurs fois qu'il désirait la rencontrer ou lui parler», a dit Jason MacDonald.

«Malheureusement, nous n'avons pas été en mesure de la rejoindre, et ses collègues n'ont pas voulu ou n'ont pas été capables nous partager un autre numéro de téléphone où nous aurions pu la rejoindre.»

Des marches semblables à celle d'Ottawa ont eu lieu aux États-Unis, ainsi qu'au Royaume-Uni.