Hydro-Québec participe au financement et à la conception de tous les projets d'études sur l'électrification des transports collectifs, et mènera de front cinq programmes d'essais d'automobiles électriques, en collaboration avec autant de constructeurs, au cours des prochains mois.



En entrevue à La Presse, Pierre-Luc Desgagné, directeur principal à la planification stratégique, a assuré que la société d'État figure «parmi les cinq ou six sociétés d'électricité les plus actives en ce domaine», en Amérique du Nord.

M. Desgagné affirme qu'Hydro-Québec est prête à prendre en charge jusqu'à 20% du coût des études de faisabilité commandées par les sociétés de transports en commun du Québec. De plus, si les sociétés vont de l'avant avec un projet de tramway ou de trolleybus, «nous sommes prêts à payer les coûts des infrastructures nécessaires pour l'électrification», qui peuvent représenter jusqu'à 20% des coûts d'implantation.

Hydro-Québec a participé, jusqu'à présent, aux études de la Société de transport de Laval sur les trolleybus et aux projets d'électrification des trains de banlieue de l'Agence métropolitaine de transport. D'autres études sont en cours, avec la Ville de Montréal, sur l'implantation d'un réseau de tramways.

«Nous avons participé à ces études de faisabilité pour donner un coup de main, bien sûr, dit le directeur principal. Mais c'est aussi parce qu'on veut perfectionner ces technologies-là. Et on va participer à d'autres initiatives de ce type parce qu'on veut toujours être au premier rang de la mise au point des technologies.»

M. Desgagné affirme que le coût du carburant pour un bus électrique pourrait être jusqu'à sept fois moins élevé que pour un autobus au diesel. Cet écart, souligne-t-il, pourrait même s'accentuer au fil des années si le prix du pétrole devait connaître la flambée anticipée par plusieurs experts internationaux en matière d'énergie.

Quant à la disponibilité de l'électricité, assure-t-il, elle ne pose aucun problème. Selon Hydro-Québec, la production d'une seule centrale de taille modeste comme celle de Rapides-des-Coeurs, aménagée sur la rivière Saint-Maurice, pourrait suffire à alimenter 3300 autobus électriques - la quasi-totalité du parc de véhicules des neuf plus importantes sociétés de transports en commun du Québec (ou presque deux fois le parc d'autobus de la Société de transport de Montréal).

Selon les calculs de la société d'État, la demande en électricité pour la recharge d'un million de voitures électriques (20% du parc automobile de la province) pourrait par ailleurs être satisfaite par une grosse centrale, comme Eastmain 1 - ce qui représente à peine 2% des ventes d'électricité du Québec en 2009.

Au cours des derniers jours, Hydro-Québec a reçu ses premières autos tout électriques i-MIEV, de Mitsubishi, qui ont été mises en circulation dans les rues de Boucherville dans le cadre d'une expérience sur le comportement hivernal de ces voitures.

Hydro-Québec s'est aussi engagée dans quatre autres expériences qui seront menées, dans les mois qui viennent, avec des voitures électriques produites par Ford, GM, Toyota et Nissan.