Augmentation des coûts du transport scolaire, abolition de programmes, dépassement du nombre d'élèves autorisé dans les classes. Les compressions dans le milieu de l'éducation ont un impact direct sur les services aux élèves, dénonce la Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ).

Dire le contraire en laissant croire que ces compressions n'ont aucune conséquence pour les services aux jeunes équivaut à «un écran de fumée», dénonce le président de la Fédération, Gaston Rioux, en entrevue à La Presse.

Preuves à l'appui, son organisation a répertorié depuis le début de l'année scolaire les secteurs où les parents doivent débourser davantage pour leurs enfants ainsi que ceux où des services ont carrément été abolis.

Les commissions scolaires ont épongé au cours des dernières années des compressions de 300 millions. Le récent budget présenté par le gouvernement Marois en prévoit 200 millions de plus.

«Avec un demi-milliard de compressions récurrentes, force est d'admettre que l'éducation n'est peut-être pas une priorité au Québec», lance M. Rioux.

Persévérance scolaire

Dans une lettre diffusée sur le site internet de la FCPQ et plus largement dans le réseau, le président critique vertement le fait que les compressions affectent les services aux élèves et il s'inquiète des conséquences sur la persévérance scolaire.

Dans certaines commissions scolaires, ce sont des programmes pour aider les décrocheurs qui ont carrément été abolis au cours des derniers mois, faute d'argent. Des postes de techniciens en éducation spécialisée, qui travaillent avec les élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation et d'apprentissage, ont aussi été abolis.

«Quand on commence à jouer au niveau de la persévérance, cela a un effet direct sur la réussite scolaire», affirme M. Rioux, qui rappelle l'objectif ministériel, celui d'atteindre un taux d'obtention de diplôme de 80% en 2020.

Les écoles sont touchées partout au Québec. Plusieurs commissions scolaires ont dû revoir à la hausse le tarif pour le transport scolaire et la surveillance des enfants le midi. D'autres exigent maintenant des frais de 200 dollars pour les élèves qui ont une concentration sportive (sports-études) et qui voyagent en autobus scolaire.

À plusieurs endroits, le ratio des classes est également beaucoup plus élevé que ce qui est prévu. Au cours des dernières années, le gouvernement a revu à la baisse l'importance des groupes, de façon à favoriser l'apprentissage chez les élèves.

Avec les compressions, de nombreuses classes dépassent maintenant le ratio maître-élèves autorisé en versant une prime de quelques milliers de dollars à l'enseignant dont le groupe est en dépassement, déplore M. Rioux. «Au niveau de l'enseignement, il y a une limite et ça conduit souvent à des burnout

La FCPQ a rencontré la ministre de l'Éducation, Marie Malavoy, à ce sujet. La réponse laconique concernant l'atteinte du déficit zéro ne l'a pas satisfait. Cet objectif se fait «sur le dos des jeunes», affirme M. Rioux, qui promet de passer à l'action avec «une série de gestes concrets» au cours des prochaines semaines. «Il y a des limites qu'on ne veut pas, qu'on ne peut pas, dépasser», conclut-il.