Pendant que des votes pour la grève sont reconduits dans plusieurs associations étudiantes, principalement dans la région de Montréal, le mouvement trouve peu d'écho à Québec.

Quelque 4700 étudiants de l'Université Laval sont actuellement en grève, mais ils sont minoritaires sur le campus. Les étudiants des cycles supérieurs ont d'ailleurs choisi de retourner en classe cette semaine.

Au collégial, aucun cégep n'a emboîté le pas du mouvement de grève. Même les élèves du cégep de Limoilou, traditionnellement plus contestataires, se sont prononcés contre la grève générale. Ils avaient toutefois approuvé la levée des cours pour participer à la manifestation nationale du 22 mars.

«C'est vrai qu'on n'est pas en grève, mais la mobilisation est là», soutient d'ailleurs le coordonnateur de l'Association générale des étudiants du cégep de Limoilou, campus de Québec, François St-Laurent.

Comme d'autres, il est d'avis qu'une plus grande mobilisation des cégépiens et étudiants de Québec aurait peut-être changé le cours de la contestation, qui entame maintenant sa neuvième semaine, et fait reculer le gouvernement Charest sur la hausse des droits de scolarité de 1625$ en cinq ans.

«Si la région de Québec sort, c'est comme si un député conservateur se prononçait pour l'avortement. C'est un message très fort», croit M. St-Laurent.

Il reste du travail à faire du côté de Québec, reconnaît le président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Léo Bureau-Blouin. «Quand on réussit à avoir une mobilisation importante à Québec, c'est qu'il s'agit vraiment d'une mobilisation d'envergure que nul ne peut ignorer. C'est le défi des associations étudiantes et du mouvement de contestation générale à long terme de créer quelque chose de plus fort à Québec», croit-il.

Des sondages d'opinion sur la hausse des droits de scolarité - dont l'un commandé récemment par La Presse - ont d'ailleurs démontré que la hausse récolte plus d'appuis dans la région de Québec.

Lors d'une assemblée générale, les étudiants en administration de l'Université Laval se sont même prononcés pour la hausse des droits de scolarité, éclipsant du coup l'hypothétique question de la grève.

À contre-courant

Sur plusieurs sujets d'actualité, la région de Québec s'est souvent positionnée à contre-courant, souligne pour sa part Martin Bonneau, président de la Confédération des associations d'étudiants de l'Université Laval (CADEUL), qui représente les étudiants de premier cycle.

On a pu remarquer cette différence à quelques reprises lors des élections générales, rappelle M. Bonneau. «Le profil électoral de la région de Québec a toujours été bien distinct. Est-ce que ça explique ce qui se passe? Je ne sais pas.»

Même s'ils sont minoritaires, le président de la CADEUL croit toutefois que les étudiants de Québec ne sont pas près de mettre fin à leur grève. L'annonce du gouvernement sur la bonification de l'aide financière aux études, la semaine dernière, les a choqués.

Hier, les étudiants en physique et en sociologie ont d'ailleurs voté pour la poursuite de la grève. Plusieurs autres associations se prononceront au cours de la semaine.