Une grosse pointure de l'administration Labeaume a dû se rétracter, vendredi, après avoir déclaré sans équivoque qu'un projet d'amphithéâtre ira de l'avant dans la capitale, avec ou sans l'aide du gouvernement fédéral.

Dans un communiqué, le vice-président du comité exécutif de la Ville de Québec, Richard Côté, a regretté que ses propos, exprimés lors d'une entrevue à la radio, aient provoqué un tel retentissement.

«Mon enthousiasme m'a conduit à affirmer des faits qui ne sont pas avérés, a dit le conseiller municipal. Des discussions se poursuivent avec des partenaires potentiels. (...) De plus, nous espérons toujours une contribution de la part du gouvernement fédéral pour la concrétisation de notre rêve à tous.»

Le projet d'amphithéâtre, un édifice qui remplacerait le Colisée, est la principale promesse électorale du maire Régis Labeaume, qui souhaite notamment attirer ainsi une concession de la Ligue nationale de hockey.

Sur les ondes de CHOI, M. Côté a assuré vendredi que cette promesse serait tenue et qu'une conférence de presse permettrait d'annoncer, d'ici quatre semaines, la construction d'un nouvel amphithéâtre.

Alors que l'aide d'Ottawa se fait toujours attendre pour ce projet de 400 millions $, M. Côté avait laissé entendre qu'il pourrait aller de l'avant même sans fonds fédéraux.

«C'est une promesse et elle va être tenue, a-t-il déclaré. (...) Avec le fédéral, on a tiré la serviette. Mais tant mieux si un jour ils reviennent dans le décor. Mais si on attend après le fédéral, je pense qu'on risque d'attendre encore.»

Commentant les discussions entre M. Labeaume et la ministre fédérale responsable de la région de Québec, Josée Verner, M. Côté a d'ailleurs affirmé qu'une «journée c'est oui, une journée c'est non, on ne sait plus où on s'en va».

M. Côté, qui représente le district de Vanier, n'avait pas exclu la possibilité que la Ville de Québec hausse sa participation de 50 millions $ dans le projet de construction.

«Vous allez tout savoir dans quelques semaines, a-t-il dit. On travaille sur plusieurs scénarios présentement mais ce qu'il faut retenir, c'est qu'on va avoir un Colisée et dans le fond, notre préoccupation c'est les taxes. On (ne) veut pas toucher au payeur (sic) de taxes.»

À la suite de ces déclarations, M. Côté a dû corriger le tir, notamment en raison du grand intérêt suscité de toutes parts.

«Je regrette que mes propos aient pu ainsi enflammer l'espace médiatique, a-t-il dit. Cela démontre à quel point ce dossier tient à coeur aux gens de Québec et c'est pourquoi j'ai tenu à rectifier les faits rapidement, par respect pour eux et nos éventuels partenaires.»

En septembre dernier, le premier ministre Jean Charest a promis que le gouvernement du Québec paiera 45 pour cent des coûts de construction d'un nouvel amphithéâtre, même si une étude préliminaire démontre que l'installation serait déficitaire avec ou sans la présence d'une équipe professionnelle de hockey.

Le premier ministre Stephen Harper, dont la tête de pont québécoise est située dans la région de la capitale, a jusqu'ici répété qu'il n'existe aucun programme fédéral permettant de financer un tel projet.

Les conservateurs ont aussi laissé entendre qu'une plus grande participation du secteur privé serait nécessaire avant d'envisager l'injection des fonds fédéraux.

Selon une étude d'Ernst & Young, les revenus d'exploitation d'un nouvel amphithéâtre s'élèveraient à 8,4 millions $ avec un locataire membre de la LNH, et à 7,8 millions $ sans la présence d'une telle équipe professionnelle.

Le président d'Équipe Québec, Claude Rousseau - mandaté par le gouvernement québécois dans ce dossier -,  a cependant affirmé en septembre que les dépenses de l'installation pourraient se situer entre 36 et 41 millions $ par année, en tenant compte des frais d'entretien et des coûts de financement, ce qui rendrait l'opération déficitaire «pour une entreprise privée».