Le gouvernement Couillard devance de deux ans l'entrée en vigueur de la gratuité des services de garde subventionnés pour les assistés sociaux.

Depuis 1997, les centres de la petite enfance (CPE), les garderies et les services de garde en milieu familial subventionnés sont gratuits jusqu'à un maximum de 2,5 jours par semaine pour les prestataires de l'aide sociale.

Dans son plan de lutte contre la pauvreté dévoilé en décembre, Québec a annoncé que leurs enfants pourront les fréquenter sans frais cinq jours par semaine à compter de 2020. Or le ministre de la Famille, Luc Fortin, a indiqué lundi que cette mesure entrera finalement en vigueur dès le mois d'août, juste avant la campagne électorale menant au scrutin du 1er octobre. La facture est estimée à 20 millions de dollars par année.

Cette annonce survient à la vielle du dépôt du budget Leitao, mardi. « On a obtenu du ministère des Finances les sommes nécessaires pour qu'on puisse y aller dès le mois d'août. J'avais fait des représentations en conséquence parce que je pense que c'est une mesure très structurante », a affirmé Luc Fortin en entrevue à La Presse. 

« On a entre les mains des données qui nous indiquent que ce sont les enfants qui proviennent des milieux défavorisés qui fréquentent le moins les services de garde éducatifs à l'enfance alors que ce sont probablement eux qui en ont le plus besoin. » 

Il arrive que des assistés sociaux se retrouvent en défaut de paiement avec des CPE ou d'autres garderies subventionnées. Incapables de s'entendre avec l'établissement en vue d'effacer l'ardoise, leur enfant « est retiré du service de garde, et ce n'est pas ce qu'on souhaite », a raconté M. Fortin sur la base de témoignages de « plusieurs directions de CPE ».

À l'heure actuelle, environ 11 000 enfants de prestataires d'aide sociale fréquentent le réseau subventionné et ont droit à 2,5 jours sans frais. Québec estime que la gratuité complète fera doubler leur nombre.

La porte-parole de l'opposition officielle en matière de famille, Véronique Hivon, considère que le gouvernement ne va pas assez loin. Le Parti québécois propose que la gratuité soit offerte à toutes les familles dont les revenus sont inférieurs à 34 000 $  - celles qui reçoivent le crédit d'impôt solidarité en totalité.