Les parlementaires ont approuvé mardi un changement règlementaire qui permettra à une femme portant un hijab ou à un homme portant un turban de se porter candidats aux élections.

Le Directeur général des élections (DGEQ) a annoncé début février son intention de modifier le Règlement sur la déclaration de candidature. Il propose en outre d'exiger une photo à «visage découvert» dans le bulletin de candidature. Depuis 1989, le règlement exigeait des photos avec la «tête découverte», une disposition qui était jugée discriminatoire.

Le changement règlementaire permettra donc à une femme voilée ou à un homme portant un turban de briguer les suffrages. Il sera toutefois impossible à une femme portant un voile intégral de le faire.

La modification a été avalisée par une commission parlementaire mardi. Elle devrait être en vigueur aux élections d'octobre.

Lors des dernières élections, en 2014, le DGEQ a invoqué ce règlement pour refuser la candidature de Fatimata Sow, qui voulait porter les couleurs du Parti vert dans la circonscription de La Pinière. Mme Sow avait fourni une photo où elle était coiffée d'un hijab.

En vertu de la nouvelle mouture du Règlement, ce bulletin «pourrait» être accepté, a indiqué le DGEQ, Pierre Reid.

En point de presse, il a rappelé que l'objectif du Règlement était de faciliter l'identification des candidats. Selon lui, la disposition qui interdisait toute coiffure n'avait pas sa raison d'être.

«À partir du moment où vous avez un candidat qui s'identifie clairement, à visage découvert, comme c'est prévu pour les électeurs (...), on ne voyait pas d'utilité sans avoir d'autres explications de la présence de cette exigence», a expliqué M. Reid.

Les partis politiques ont exprimé à l'unanimité leur appui au changement règlementaire.

«Nos lois, nos chartes, doivent être respectées», a indiqué le premier ministre, Philippe Couillard.

De toute manière, a-t-il ajouté, peu importe qui se porte candidat, ce sont les électeurs qui décideront s'ils sont élus.

«Nous ne devrions pas être paternalistes vis-à-vis les citoyens et décider à leur place qui devrait être élu ou pas, a-t-il dit. Ils prendront la décision.»

«Le plus important est qu'on puisse voir le visage, a renchéri le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée. Alors je n'ai aucun problème (avec cette mesure).»

La Coalition avenir Québec et Québec solidaire ont également approuvé le changement règlementaire.